FAUT-IL CULTIVER SON JARDIN?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je partage tellement

la tendance: "tous pourris"

que je me suis totalement désengagé 

et même désintéressé de

la chose politique.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cette attitude défaitiste ne fait guère avancer le schmilblic mais je constate qu'elle se généralise. Chez moi, elle ne provient pas d'un conformisme atavique mais simplement d'un déplacement des priorités suite à l'écoeurement répété. 

 

A la fin du mois de novembre, partageant la table de dégustation d'Agnès Henry - pas une politicienne enragée - elle a constaté cette évolution inattendue de ma part et m'a alerté au sujet d'Alexandre Jardin, dont je n'avais entendu parler ni d'Eve ni d'Adam. Aucune honte à cela: je ne suis pas cinéphile, je n'ai pas de poste de télévision et je lis peu de romans, surtout en français.

 

Le hasard m'a fait croiser le timbre de sa voix à l'occasion d'une inteview pour France Info, le programme que j'écoute d'ordinaire lorsque je prends un petit-déjeuner (2-3 fois par semaine). Il défendait posément l'idée que les citoyens devraient 

tenter, sinon de court-circuiter le politique, au moins d'intervenir de manière directe dans la prise de décision et dans l'action législative ou exécutive. Basique, me direz-vous, élémentaire ... Peut-être mais, si je rencontre beaucoup de personnes qui vont beaucoup plus loin dans cette direction autour de moi, il en est peu qui défendent cette vision sur les ondes.

 

Comme il est cinéaste - je possède le DVD (j'allais écrire la cassette) de Fanfan car Sophie Marceau s'écriant "Fanfan!" en minaudant vaut bien Claudia Cardinale sur la peau de tigre dans The Pink Panther - et qu'il est aussi écrivain, deux choses que je ne savais pas, j'ai remis les pendules à l'heure, quartz cela ne tienne. 

 

Dans les rayonnages de la librairie Torcatis, un des seuls puits de lumière encore debout face aux ténèbres de la Fnac*, j'ai puisé quelques ouvrages (en "poche") de sa plume et une main innocente en a tiré un: "L'île des Gauchers" (1994). J'ai payé les quelques euros moins la remise que me consent M. Coste et ai pris l'ouvrage dans mon cabas. Christine avait ouvert la dernière page imprimée en m'annonçant: "décembre 2016", ce qui m'a convaincu qu'il devait s'agir du dernier ouvrage de ce personnage. Sans lunettes, je suis bien incapable de toute recherche. Et, en même temps, une élégante entre deux âges, bon chic bon genre, qui suivait notre conversation, à la libraire, ma compagne et moi, a cru nécessaire de me renseigner, avec civilité et les yeux brillants: "Il croit fermement à l'amour et écrit beaucoup sur le sujet". Toutes ces informations concomitantes ont fait disjoncter mon pouvoir discriminant et je n'ai pas vu que la date de parution remontait à 1994.

Pétard mouillé pour vous.

 

Peut-être pas d'ailleurs: ce livre est délicieux et se lit avec un plaisir goulu. Le vieux gnou que je suis, bien plus âgé que l'auteur, y trouve étalées des constatations que j'aurais pu faire, mais analysées avec plus d'acuité et d'humour. C'est surtout l'ambiance que j'aime: il y a un peu des connivences entre Usbek et Rica dans son récit. Il y a du Jonathan Swift dans l'imagination. Et il y a une touche du Jacques de Diderot dans son espièglerie. "Vieux tout cela", trouverez-vous. Oui, mais tellement refreshing.

 

Mon Prince, je suis foutrement moyennâgeux! 

 

*: Le dernier disquaire "indépendant" (Harmonia Mundi quand même) a définitivement tiré son rideau avant les fêtes.

 

 

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