VARIATIONS AUTOUR DE L'ARVE

Aussi exaltante que le Centre del Mon, non?
Aussi exaltante que le Centre del Mon, non?

 

 

 

 

 

Christine fait remonter son passage

à Chamonix à l'époque où elle passait

des vacances avec ses parents,

il y a plus de quarante ans de cela.

Mon dernier séjour y eut lieu avec Virginie,

il y a environ vingt ans.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est le 2 janvier que nous avons décidé de remettre le nez au bord de l'Arve, affluent du Rhône qui nous narguait depuis quelques jours. En effet, une demi-journée passée à Genève, par un  temps et une humeur maussades, nous a vus nous perdre à la rue du Pont de l'Arve, tandis que toute sa vallée, y compris Sallanches où s'est cristalisée la mobilisation des opposants, a subi en décembre et au début janvier des conditions de pollution rarement rencontrées en France. La situation se rétablit de manière passagère, mais il faudra que les élus locaux se penchent sur le sujet, pour proposer des solutions plus efficaces et durables que d'incriminer la combustion des moteurs diesel et les poêles à bois, même si ceux-ci participent du problème. 

 

De manière plus amusante, le nom même d'Arve est dérivé d'un vocable pré-latin devenu aturrus, qui a aussi donné aturri en basque ou teron en languedocien, avec toutes ses transformations: Adour, Eure, Aroux, Orne, Turia ..., de même signification. Il désignait une source ou un cours d'eau, et adorgar voulait dire irriguer. Nous avons bien pris garde, Christine et moi, de ne pas nous déshydrater.

 

Il faisait très froid malgré l'altitude relativement basse de la station, et ce n'est que vers 11h30', lorsque les premiers rayons du soleil touchèrent les rues commerçantes, que la promenade devint agréable. Ce phénomène est bien connu des skieurs et explique le relatif désamour de cette petite ville pendant le début de saison. Il faut attendre Carnaval pour que les pentes se remplissent de pratiquants, à commencer par le Brévent, sur la face mieux exposée. Ma surprise vint du niveau des tarifs: sans atteindre les folies de Zermatt, Crans ou Verbier, ni même les sommets (!) de Mégève et des Gets, Chamonix m'avait toujours semblé une station chère. A présent, les étiquettes se rapprochent des niveaux de Bourg-St-Maurice ou des petits villages des piémonts, même si quelques boutiques "chics" se démarquent un peu. On ne s'en plaindra pas.

 

J'ai pratiqué mes deux ou trois pélerinages obligés: l'ancien Hôtel Savoy, le point de vente des coutelleries de Laguiole où j'ai acquis mes premiers exemplaires, la gare de départ du télécabine vers l'Aiguille du Midi et, bien sûr, la gare de Chamonix-Mt-Blanc. C'est au bord d'elle - oui, M'sieur l' curé - que vous voyez se dresser la montée vers le Plan de l'Aiguille, qui masque partiellement l'Aiguille du Midi (complètement à droite) mais libère tout le panorama sur les célèbres Aiguilles de Chamonix, Blatière en plein centre flanquée des Ciseaux et du Feu, puis les Grands Charmoz et l'Aiguille du Grépon à sa gauche, avec Caiman, Crocodile etc ... sur sa droite. On aimerait bien étendre son horizon vers les hauts sommets de l'arrière-plan, en direction des Grandes Jorasses ou de la Dent du Glacier, mais on ne les voit pas depuis la vallée. 

 

Je crois bien que je préfère la montagne à la mer, même si l'alpinisme me fait peur. Je réprouve aussi le développement des sports d'hiver vers des espaces auparavant protégés: on appareille de remontées mécaniques, toujours plus haut en altitude, des zones où on autorise aussi, taxi ou loisir, peu importe, les hélicoptères à y déposer leurs happy-few. Enfin, que des sauveteurs se sentent moralement obligés d'aller prêter main forte aux accidentés des courses me paraît étrange. Bien plus, les pelotons de haute montagne (personnels montagnards de la gendarmerie) le font sur les deniers de l'état, ce qui est discutable aussi. On a le droit de prendre des risques pour soi-même, beaucoup moins de les faire courir aux autres et de financer son secours sur le dos de la communauté. Je sais que le problème est un peu plus complexe que cela, mais voilà mon sentiment général. Il vaut aussi pour la plaisance et je vais plus loin dans le cas des sports moteurs: je les supprimerais tout simplement.

 

N'empêche, même si lui évoquait ainsi les Cévennes, le poète a toujours raison:

"Dieu que la montagne est belle ...'

 

 

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