HET STAKETSEL EST UNE ESTACADE

Celle de Nieuport, le 29 novembre, par une mer du Nord d'huile
Celle de Nieuport, le 29 novembre, par une mer du Nord d'huile

 

 

 

 

 

 

Image immortalisée par le petit "pocket" 

de Marie-Christine Civale-Hardouin

 

 

 

 

 

 

 

 

Il faisait un temps magnifique sur la côte belge lors de la dernière semaine de novembre, à cheval sur décembre. Chaud n'est pas le mot, mais une absence totale de vent, étrange pour des habitués de la Tramontane, rendait le froid relatif plus que supportable. Christine et moi en avons profité pour flâner. Quand non n'a pas un sou en poche, et aucun besoin immédiat de dépense par ailleurs, les paysages littoraux qui alternent avec les étalages des magasins agencés pour les bécasses des villes (espèce forcément différente du woodcock) ne représentent pas un danger*. Il n'y a rien de pire que de voir des objets exposés dont a envie mais pas réellement besoin, et qu'on pourrait éventuellement s'offrir si on n'avait pas d'autres priorités bien plus pressantes. Une fois que tout achat est exclu, il reste le plaisir des yeux. Or, je suis un mateur impénitent! 

 

Quand mon regard se porte, candidement, sur une femme, jeune ou moins jeune, élégante ou simplement svelte, Christine y trouve à redire. Je mate donc sournoisement, à la dérobée. Mais comme la dissimulation n'est pas mon fort, je me fais rattraper par la patrouille/patronne. A l'inverse, si je mate un objet, elle croit que je le convoite et souhaiterait, le cas échéant, me l'offrir. Rien n'est moins vrai, je n'ai pas trop l'obsession de la possession. Donc, même quand c'est un objet que je mate, je le fais en catimini aussi. La vie en communauté est compliquée, l'autre ou les autres vous prêtant les désirs ou les intentions que vous n'avez pas ... enfin pas toujours! 

 

Revenons à l'estacade. En Belgique, trois sont célèbres: celle de Nieuport que je vous présente, sa voisine d'Ostende et, plus loin encore, dans la moitié de littoral où je ne me rends quasiment jamais, située du côté hollandais, celle de Blankenberge. Je n'ai jamais mis les pieds ni les roues dans cette ville, qui est un peu le Brighton belge.

 

Le nom de ces constructions est dérivé du vocable indo-européen " stig" signifiant piquer. Il a donné stakka (bâton, piquet) en langue gothique espagnole, puis estaca et donc estacada pour une rangée de pieux. Du côté de l'italien, ce fut stecca et steccata.

 

Pour la filière germanique, on remonte au franc stakka également, devenu estakete et puis staeckette dans les parlers teut(h)oniques.

 

Je trouve qu'il y a à la fois allitération et onomatopée dans le mot staketsel, laissant éclater le claquement des vagues contre les piles de la structure par gros temps.

 

Et que la photo est belle!

 

 

 

 

* Ben oui, da: j'ai lu Herman Melville! 

   "Having little money in my purse and nothing particular etc ..."

 

 

 

 

 

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