MEMOIRE "BUGUEE", V'LA LA FESSEE

Comme des - petites - folles, hors de leur cage
Comme des - petites - folles, hors de leur cage

 

 

 

 

 

 

 

 

Elles sont jolies, les vigneronnettes,

Je vais, je vais, vous les présenter ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le "chanteur" Christophe fait un come-back, comme tant d'autres vioques qui ôtent le pain de la bouche des djeuns. Mais quelques-unes de ses rengaines nous sont restées à l'esprit. Il me faudra des mots, plutôt que de la ficelle et du papier, pour décrire brièvement Agnès. D'autant qu'elle a pris ma mémoire en défaut.

 

Cela remonte à 1987 ou 1988, je crois, sur un stand du salon des Caves Particulières, qui se tenait à l'époque du côté de la Porte de Champerret, si mon souvenir est bon. J'avais rencontré M et Mme Hocquard qui y présentaient leurs vins. Cette rencontre se renouvela d'année en année et je finis par débarquer au domaine, tout au fond du hameau du Brûlat du Castellet, au quartier de l'Olivette. A l'époque, et durant une décennie au moins, c'est la très sympathique famille Pascal, qui m'accueillait à bras ouverts sur l'appellation au Domaine le Galantin. 

 

Mais revenons à Agnès, devenue Henry après avoir rencontré Christophe, son mari. Je pensais que la trilogie 1988-1989-1990, excellente mais un peu dense et carrée, bien dans l'esprit de ces trois excellents millésimes bandolais, était de son fait. Elle m'affirme que non, ayant quitté l'industrie laitière où elle travaillait et n'ayant repris le domaine qu'à partir de 1990. Elle engagea à ce moment-là Thierry Puzelat, tout jeune, qui allait devenir ensuite la star de l'appellation Cheverny, près de Blois. Mais ils ont bien entendu élevé (les fameux 18 mois dans le chêne prévus par le décret, et observés de manière ... inégale d'une entreprise à l'autre) ces vins et en ont assuré la mise. 

 

Après, mes souvenirs se bousculent: un 1991, année de naissance de ma fille, apocalyptique à Bandol; il faut remonter à 1984 ou attendre 1992 pour trouver pire. Et pourtant, le 1991 de la Tour du Bon (j'ai encore du magnum) se tenait ... presque. Il y a eu le 1993, un des meilleurs vins que j'aie bus sur le cru. On lui a pourtant refusé l'agrément en première présentation pour cause de ... excès de tannins. Would you believe it

 

Ensuite, Thierry est parti élever ses flacons du côté du Beuvron, alors que Marie-Paule Belle y préfèrait des moutons, loin de la pollution; et Antoine Pouponneau est arrivé. Agnès s'est de plus en plus impliquée, à la vigne mais surtout à la cave, et la cuvée Saint-Ferréol, notamment, a acquis un gras et une longeur formidables. Notre amitié s'est affirmée aussi et j'ai eu l'ocasion de présenter ses vins au responsable de la Wijnagentuur Vincent, au cours d'une séance de dégustation pour le comité de rédaction d'In Vino Veritas, que je venais de rejoindre. Je pense qu'ils travaillent encore ensemble, et mon camarade (et ancien élève), Jean-François Basin, la représente aussi. 

 

Agnès et moi avons passé quelques jours à visiter la capitale belge, et la vigne sur le coteau du château de Gaasbeek, lors d'un de ses passages commerciaux chez nous. Nous avons mangé trois succulents demi-pigeons de bouche, de trois façons différentes, chez Saburo Inada, accompagnés de plein de millésimes de son vin. Et elle m'a hébergé à la chèvre, le très confortable et romantique gîte au flanc de la colline des odeurs, sur sa propriété. Je ne compte plus les bons souvenirs là-bas, avec autant de photos: Virginie bien sûr, mon setter Nelson, Alison, feu Xavier et puis Christine, souvent, depuis lors.

 

j'ai découvert ses marottes: l'amour du trait - elle-même dessine et peint fort bien - et d'une forme d'ésotérisme oriental, son intérêt pour l'approche compréhensive des gens psychologiquement compliqués, intimistes, secrets. Elle n'apprécie pas trop les "brutes" (et moi, alors?). Son Christophe me semble d'ailleurs justement quelqu'un de très sensible et fin. La preuve: mélomane, il a opté pour un ampli à lampes et des haut-parleurs neutres. Bon, un petit souci technique les faisait grésiller légèrement quand je les ai entendus pour la première fois ...

 

Sa fille Noémie, aînée d'une grosse année, avait sympathisé avec Virginie alors qu'elles étaient adolescentes. 

 

Et puis ... badaboum, tout s'est écroulé d'un coup. Non, pas notre amitié ni notre connivence. Non, pas la qualité de son vin. Mais elle a rencontré Elisabetta et ses satanées amphores en terre cuite. Je pense qu'elle s'y est mise en 2011, avec deux jarres d'abord, et huit à présent. De quoi rendre jaloux tous les Jean-Michel! 

 

Ce n'est plus du Bandol. Ce n'est même plus du mourvèdre dans la "typicité" qu'on lui reconnaît d'ordinaire. Il faut réapprendre sa vinothèque, sa bibliothèque aux saveurs. En même temps, ça attire du monde, du monde, du monde lors des salons. Moi, je serais un peu vexé: on ne vient pas profiter du charme de la vigneronne, de ses explications passionnantes, même si l'aventure terre-glaisesque ne me tente pas personnellement, on vient pour déguster la bête, la curiosité. Au départ, l'amphore est utilisée par des originaux, des "purs", des mystiques un peu marginaux, des intellos en quête de vérité première. Mon amie est un peu tout cela à la fois. Il y a même un ingénieur qui a fait semblant de croire à l'histoire des flux de convexion particuliers, comme dans les cuves en béton de forme ovoïde.  Mais je crains que beaucoup ne se l'approprient à des fins commerciales uniquement. 

 

Mais là n'est pas le sujet de mon blog.

Christine et moi avons passé deux journées très pleines aux côtés d'Agnès, euphorique et amphorique.

Je lui recommande le séjour dans le camping-car de style californien

loué à cet effet par l'hôtelier, lors de son prochain séjour dans le quartier Louise.

Voilà un contenant fait pour elle et pour ses songes romantiques! 

 

 

 

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