VINHOS DE ESTUFA

Et ce sont des cadeaux, en plus !
Et ce sont des cadeaux, en plus !

 

 

 

 

 

 

 

 

Avec l'automne (modéré) qui se montre, 

j'apprécie encore plus les vins oxydatifs

et leurs teintes ambrées.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J'ai ouvert en l'espace de trois semaines une commandaria, plusieurs oxydatifs andalous, des rivesaltes rancio, des colheitas de Porto et deux belles bouteilles de Madère.

 

Le Terrantèz 1984 est un cadeau d'Herwig Van Hove et ce diable de dégustateur avait à nouveau magnifiquement bien choisi: l'équilibre est parfait. Le Verdelho a quitté la cave de ma mère et remonte à l'année de naissance de "Bobonne", ma grand-mère, celle-là même qui m'a élevé jusqu'à l'adolescence. Les mots pour le décrire font appel au sensationnel.

 

Mais là n'est pas l'objet de ce billet. J'ai un peu peur pour l'avenir de ce genre de vin. Ils font appel, pour leur apprentissage, à la conjonction de facteurs qu'on retrouve de moins en moins souvent réunis. Bien sûr, il faut spontanément avoir le "goût" de ce type d'arômes. Tout le monde n'aime pas les dérivés de l'éthanal et des autres aldéhydes. On peut trouver cela réducteur (jeu de mots). Et tout le monde n'aime pas non plus le sotolon et les molécules apparentées.

 

Cela une fois posé, il faut aussi avoir la chance de croiser la route de ces flacons, et surtout des meilleurs d'entre eux. Pour moi, l'apprentissage est passé par le voyage: les arrêts jurassiens en route vers les sports d'hiver du temps où les autoroutes étaient moins nombreuses, un séjour à Funchal, et surtout la rencontre des vins de Dirk Niepoort (et de bien d'autres par la suite) et de Jean-Hubert Verdaguer.

 

Lors de mes soirées au CERIA, j'ai fait un constat empirique, sans pouvoir chiffrer exactement mes trois catégories. Mais je pense qu'elles sont représentées de manière à peu près équitable dans la population des amateurs de vin. La première - et j'ai personnellement la chance d'y appartenir - comprend ceux qui aiment "les oxydatifs" d'emblée. La deuxième renferme les irréductibles qui, malgré leurs efforts et ceux de leurs initiateurs, ne prendront jamais goût à ces trésors. Heureusement, il y encore le dernier tiers: on peut petit-à-petit leur apprendre à aimer ces vins. 

 

Au-delà de la fascination que me procure la longueur de ces nectars, je leur trouve aussi plein d'applications culinaires. Je ne parle pas seulement des sauces qu'ils rehaussent, mais aussi des accords qu'ils réussissent avec des plats très variés. 

 

Enfin, il faut aborder un autre aspect, celui du porte-monnaie. Il est vrai que les vénérables madères millésimés, les vieilles colheitas, les grandes soleras antiques de l'Andalousie, les Château-Chalon de prestige coûtent cher, très cher. Mais d'une part, on fait au moins quinze verres "convenables" dans une bouteille, d'autre part, il existe des versions certes un peu moins complexes mais qui procurent beaucoup de plaisir néanmoins. 

 

Un petit aveu: en ce jour du soigneur (de l'âme), j'ai choisi de faire du rangement et ensuite (dans l'heure qui vient) de me regarder - pour la centième fois - un "James Bond movie". C'est puéril et tout ce qu'on veut, mais cela me fascine toujours autant, alors que je ne "rentre" pas dans l'action. Je garde TOUJOURS une grande distance devant le cinéma (sauf le porno, bien sûr). Avant cela, mais je crois que ma ration - modeste - durera au-delà du début du film aussi, je me sirote un verre de vin de Madère.

 

Jouissance! 

 

 

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