Suivant les conseils de mauvais camarades
qui en veulent à ma santé financière,
j'ai visité un "espace-vin" énorme
à la périphérie de Palafrugell.
Si l'on ôte la commandaria dont je vous ai parlé ICI, pas un de ces sherries ne m'a coûté 15 euros. Il se passe quelque chose avec ce type de vins, que je ne comprends pas. Bien sûr, le sommet de gamme, constitué de vins rares et ayant profité d'un élevage très long, peut parfois friser ou dépasser les 100 euros, somme que je trouve en tout état de cause très élevée pour une bouteille de vin. Dans tous les autres cas de figure, les oxydatifs espagnols restent incroyablement abordables ... mais on ne les trouve nulle part.
Oh, vous apercevrez l'une ou l'autre bouteille, isolée hors de sa gamme, ou bien dépareillée et hors stock, dans un marché à BLN ou bien au fond d'une boutique à Gerona, parfois dans un linéaire à La Junquera. Mais une section systématiquement consacrée aux Jerez, Montilla, Malaga etc ..., non. Et en France, ce sera uniquement un banal fino ou une quelconque manzanilla de bas de gamme, rangés à côté du Madère de cuisine, du Porto toquard ou de l'anisé bon marché.
Chez Grau (pub gratuite), deux pans de rayonnages entiers regorgent de ces vins magnifiques. C'est en honneur de mon défunt père, qui les aimait beaucoup, que je vais donc dorénavant effectuer des petites visites régulières à ce coin de Catalogne où les vestiges romains, l'art pré-roman et l'architecure templière justifient de toute façon des déplacements itératifs. Si les constructions de l'homme présentent un côté éphémère, destiné à disparaître avec le temps, la face volatile des vins oxydatifs disparaîtra aisément sous mes glouglous.
Me gusta la manzanilla, me gustas tu ...
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daniel (Wednesday, 11 January 2017 21:47)
hésitant encore avant de me laisser tenter par un Manzanilla Papirus, a priori aux antipodes de mes goût, j'aimerais savoir s'il est à la hauteur ? s'il partage des similitudes olfactives avec un vin Jaune ?
Luc Charlier (Friday, 13 January 2017 12:30)
Cher co-utilisateur de capsules à vis, la manzanilla "gentille" de Lustau, qu'ils appellent Papirusa, est d'après moi un vin très constant en qualité, et fort bon marché. La lignée des molécules "oxydatives" des manzanillas "jeunes" ne tire quère vers le sotolon, comme le "jaune" en Arbois, mais plus vers l'éthanal et les autres aldéhydes envisageables dans un vin. En règle générale, les Jerez (y compris ceux de Puerto et de Sanlucar) plus âgés (solera ou pas), affichent un boisé plus marqué (comme sur un Armagnac par exemple) que les vins jaunes. Il fait dire que ceux-ci restent beaucoup moins longtemps dans le bois et vieilissent sous un climat très différent (humidité supérieure, pression atmosphérique plus basse, creux plus important des fûts, autre flore levurienne et degré alcoolique plus bas ... ).
Poiur moi, Papirusa est l'apéro type, et accompagne bien les olives, les petites fritures, le fumé (saumon etc ...).
daniel (Sunday, 05 March 2017 17:29)
voici un petit retour après avoir ouvert et découvert une bouteille de manzanilla papirusa de chez Lustau : effectivement il n'y a pas de boisé perceptible et les parfums rappellent la réglisse et l'huile de noix. Ce qui m'a marqué : la robe aussi pâle qu'un blanc d'Alsace, la très grande souplesse (peu d'acidité, pas de tanins) ; l'absence du côté brûlant de l'alcool malgré les 15 % (avec ajout de combien ?) et malgré l'absence de sucres ; l'absence de millésime. Le joint de la capsule est du saranex. Je me demande aussi à quelle étape le sulfitage est utilisé.
au plaisir !