CHRONIQUE EN FORME DE SOUS-MARIN

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les plus sensibles au chant des sirènes,

et les lamentins parmi vous, 

ne passeront pas à côté de mon titre.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour les autres, le mystère restera aussi épais qu'un potage d'holoturies. 

 

Ma mère s'en est allée samedi matin, par le TGV de ... 5 h10' du matin! Ils sont fous, ces vioques! 

Depuis 3-4 jours, elle me faisait de fines allusions au repas pris chez Lionel Giraud à la saison des truffes. I took the hint et nous y avons mangé vendredi soir ... excellemment d'ailleurs.

 

Le sommelier de toujours - Jeremy, un compatriote - qui a cependant un peu "voyagé", occupe à présent les fonctions de maître de ' et aussi de gérant du PR pour le chef. On lui a adjoint un second, Albert. Il est souriant, très prévenant et connaît son métier. Oui, je sais:"Qu'est-ce qu'il est beau !" me disent-elles toutes. M'énervent. 

 

Vous réalisez que je me laisse conduire à plus d'un titre: z'ont qu'à faire le boulot. C'est Christine qui prendra le volant au retour, et ce sont ces deux messieurs qui choisiront mes vins. Eh bien, non: les petits stagiaires se pointent avec les goulots. Il paraît qu'ils sont en passe ... de passer leurs examens, justement. Tout ba vien, Madame la Marquise, jusqu'au plat de résistance: du cerf phénoménalement bon, en deux services. On m'apporte ... du Château La Marzelle, à moi! Poliment, mais sans réplique possible, j'explique avec le sourire et ensuite en en donnant les raisons, que je souhaite autre chose. "Je ne bois jamais de vin de Bordeaux". Et ce fut un Faugères, qui donna entière satisfaction d'ailleurs. J'espère que le chef n'a pas remarqué qu'on m'en a resservi deux verres. Ce vendredi a fait un carton à l'entrée de Narbonne et je sais qu'on n'a pas traînassé en cuisine. Il était donc bien occupé au piano. Ouf. 

 

Merci à toute l'équipe. Ma mère a été relativement sage, on a bien mangé et on s'est senti comme chez soi, malgré le service assez chargé. 

 

Ce midi, belle pintade fermière de Saint-Laurent de Cerdans qui fleurait bon le faisan quand je l'ai défournée (beurre + huile d'arachide + huile d'olive + Espelette et ail écrasé), j'ai ouvert un ... bordeaux qui se languissait encore sur mes étagères depuis mon exil (on my street).

 

Bouchon curieux (gris) mais intact, robe étonnament foncée, pas de volatile. On carafe (sans le dépôt), on secoue, on remue, on recarafe et on sert. Verdict de Christine: c'est de la vieille cave, du cabernet. Et deux minutes 45 secondes plus tard, un écoulement nasal et des picotements de gorge, plus une salve d'éternuements. Vous avez compris, son doseur de sulfites a indiqué sans aucun doute possible un niveau proche de la cote d'alerte. Voilà pourquoi la robe est encore si dense après 30 ans. Le nez hésite entre la fougère humide et le torchon presque propre, avec une pointe de cassis. La bouche serait intéressante sans la sécheresse finale. 

 

A nous deux, on a bu ... 25 cl du vin. J'ai reconditonné le reste, pour une deuxième tentative demain. Ce Margaux n'est pas mort, il manque simplement totalement de charme. Vous lirez ailleurs la saga du cru, qui disparut après 2008 pour rejoindre le conglomérat de Labégorce tout court ... comme au 18ème siècle d'ailleurs. "De mon temps", ce sont les Thienpont d'Etikhove qui menaient la barque. 

 

Allez, avant de m'endormir, je crois que je vais m'envoyer une rasade de Faugères.

Cela fera plaisir à Christine: elle est native de Saint-Pons, une voisine donc! 

 

 

 

 

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