DER WEIN, ALS WERT UND ALS ANREICHERUNG

Une très grosse structure de production, visitée au début du XXème siècle
Une très grosse structure de production, visitée au début du XXème siècle

 

 

 

 

 

Les fans de ce bon Arthur 

parmi mes lecteurs

se régaleront du titre,

je l'espère ...

 

 

 

 

 

 

 

 

Pourtant, un pastiche de Max Weber serait plus à propos.

Mon organisme bancaire a désigné pour la ennième fois une nouvelle personne comme conseillère sur mon dossier.

Il s'agit d'une jeune femme dynamique et sympathique dont la première tâche fut d'assurer le renouvellement du "warrant" qui hypothèque mon stock, comme chez pas mal de collègues. Je m'aperçois, cela fait la cinquième fois qu'un employé différent s'occupe de cela, que chacun à son système pour établir les dossiers. Et c'est chaque fois recommencé, comme chantait Jean Ferrat.

 

L'année n'a pas été évidente pour le commerce du vin (ni sa production) et pourtant mes chiffres se sont - presque - maintenus au niveau de l'an dernier où j'avais enregistré une belle progression du volume des ventes. Toutefois, en toute honnêteté, c'était "un chouïa moins beau", pour un financier, alors que les ventes réalisées dans le CHR en France, les clients de Christine, se sont directement ajoutées aux autres cette année. Néanmoins, le dossier a été accepté sans commentaires sévères. Nous établissons depuis quelques années une espèce de "business plan" annuel, ce qui est bizarre pour une structure comme la mienne. J'essaie - ce qui est exceptionnel tant ces documents sont généralement du pipeau et du wishful-thinking - de le rendre aussi vrai que possible, aussi réalisable et aussi transparent qu'il se peut. Je ne suis PAS le jeune cadre dynamique d'une multinationale, fraîchement sorti de Harvard, de Jouy-en-Josas ou de Solvay. Heureusement, je ne supporterais pas mon miroir, un Dorian Gray à rebours. Et, depuis plusieurs années, mon business plan se réalise, peu ou prou.

 

Je m'aperçois, par l'intermédiaire des questions nécessaires au banquier pour me renouveler sa confiance ou en tout cas ses prêts - ce qui n'est pas forcément pareil - et aussi par les questions que moi je me pose à l'heure d'écrire le business plan, que ce qui intéresse le monde économique dans un domaine viticole et ce qui m'intéresse moi dans Coume Majou n'ont strictement rien à voir. 

 

Ce sont deux mondes parallèles, qui heureusement n'entrent pas en opposition mais sont vraiment complémentaires, presque non-imbriqués. Ce que je considèrerais comme un réel succès, et ferait ma fierté, les banquiers s'en moquent. Par contre, la "réussite" de certains autres - pas des collègues de ma taille généralement - ne me rendrait pas satisfait, et encore moins heureux. L'éternel dilemme entre être et avoir! 

 

Dans le même ordre d'idée, il y a 20 ans de cela, une jeune femme avec qui j'entretiens depuis lors une relation d'amitié qui compte, avait déclaré à mon sujet: "You're too big ...". Elle ne voulait pas parler de mon ventre, moins important à l'époque, encore moins de mes capacités intellectuelles (meilleures alors pourtant), pas non plus de mon "dikke nek" et surtout pas de mes autres appendices. Mais elle avait sans doute raison: le monde qui me nourrissait était fait d'événements tellement hors de notre portée, de notre influence, mais aussi de notre zone d'intérêt et de nos aspirations, qu'il nous était étranger.

 

Il en va ainsi dans le vin.

 

J'ai échangé pas mal d'idées récemment avec des gens que j'apprécie: certains sont vignerons, mais la majorité sont des gloseurs, des commentateurs. Et presque tous emboîtent le pas à la tendance qui met en exergue les propriétés viticoles qui ne sont plus tant des "fermes spécialisées dans le vin" que des entreprises commerciales dont la production et la marchandise est du vin. Cela ne signifie pas automatiquement que la qualité sera différente. Une structure minuscule et artisanale consacrera sans doute plus de temps et de passion à sa production, mais sera plus sensible aux "erreurs" individuelles éventuelles et disposera de moins de temps et de financement pour des modifications, ré-orientations ou améliorations. A l'inverse, une grosse "winery" aura tous ces moyens, et aussi une plus grande puissance de vente (publicité), mais ne sera pas nécessairement aussi pointue sur le côté "savoureux" ou encore "typique, original" de ses vins. En gros, le débat de la standardisation s'installe. Certains la souhaite, cela les rassure.

 

Mais ce n'est pas là où je voulais en venir.

 

Bien souvent, le but principal d'un domaine est de faire vivre l'outil, la propriété et les gens qui en dépendent. C'est tout à fait légitime. Seulement, ce souci de "faire vivre" se transforme vite en "réaliser des bénéfices " suffisants pour contenter les propiétaires, ou les actionnaires. Et toute l'activité tend alors vers ce but. C'est une option.

 

A l'inverse - suivez mon regard - d'autres n'arrivent pas à assurer pleinement cette nécessité minimale. Cela pose un réel problème.

 

Enfin, il y a une série de propriétés qui maintiennent l'équilibre entre une gestion saine, avec renouvellement du matériel et des plantes, et la plénitude des saveurs de leurs vins.

 

Je les admire sans aucune jalousie et ...

bois de temps à autre leurs merveilles.

Mais il sont moins bien en cour.

Dommage.

 

 

 

 

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Comments: 4
  • #1

    marc d (Thursday, 04 August 2016 16:46)

    S'il s'agit de l'Arthur dont nous partageons la passion, tu as la volonté , et la représentation commence à se faire connaître.

  • #2

    Michel dg (Thursday, 04 August 2016 18:11)

    J'espère que vous visiterez le roc des anges !
    Bonne continuation

  • #3

    Luc Charlier (Thursday, 04 August 2016 18:17)

    Cher Michel "dg", suis pas sûr d'avoir compris mais Stéphane et Marjorie Gallet font partie des excellents vinificateurs (et maintenant cowboys!) de notre département. Ils sont un modèle tant comme "agriculteurs" (sont oenologues, en fait) que comme gestionnaires et communicateurs. Si les P.O. possédaient une vingtaine de domaines de cette trempe, notre réputation ne serait plus à faire. Je connais bien leurs vins et nous nous croisons de temps à autre.

  • #4

    Michel dg (Friday, 05 August 2016 17:23)

    cher Luc
    Merci pour ce commentaire sur ce domaine qui fait preuve d'une bonne santé financière. J'ai suivi de loin (Genval), leur nouvelle installation et suis fier d'avoir pu, grâce au outils de cartographie, de découvrir leur situation que j'ai transmise à Google. Peu après mes recherches (!) la nouvelle photo satellite m'a fait découvrir leurs immense piste d'entraînement.
    Note : je me suis arrêté physiquement au château de quiribus.