LE SEIN, ON LE DONNE OU PAS ?

 

 

 

 

Pourquoi cette campagne

est-elle controversée? 

 

 

 

 

 

L'UNICEF reçoit ses subventions des états membres  des Nations Unies. Son budget provient donc, in fine, des taxes payées par les individus et par les sociétés commerciales des différentes nations. Indirectement, et pour partie - même si elles s'ingénient à éviter d'en payer chaque fois que c'est possible, et par les montages les plus biscornus - les grosses sociétés transnationales financent aussi cet organisme à visées humanitaires.

 

Depuis ce matin, la radio et les réseaux sociaux nous montrent le tableau d'une levée de boucliers massive contre une campagne de l'UNICEF visant à encourager les jeunes mères à donner le sein plutôt que des laits maternisés industriels. Encourager, pas forcer.

 

Il est évident que ce tollé est orchestré en sous-main par les firmes pharmaceutiques qui vendent des laits artificiels, Nestlé en tête.

 

Je ne vais pas tranformer ce billet en traité de nutrition ou de puériculture.

 

Pour résumer, l'allaitement maternel détient des avantages incontestables pour la jeune maman: 

. grâce à la stimulation de l'oxytocine engendrée par l'allaitement, l'utérus reprendra plus vite un tonus et une masse normales, les hémorrragies seront limitées et la fertilité sera diminuée. Il est rare qu'on souhaite une deuxième grossesse "dans la foulée" et la mère peut ainsi se refaire une réserve physiologique.

. la prolactine, elle, entraîne toute une série d'effets psychologiques lénifiants.

. la minéralisation osseuse s'optimalise et le risque de certaines néoplasies diminue.

Il entraîne, c'est vrai, parfois des petites lésions du mamelon ou de l'aréole. Il cause bien entendu une dépense énergétique réelle chez la mère, qui doit nourrir deux êtres, et de la fatigue. Et il nécessite une grande disponibilité, qui peut interférer avec le rythme du sommeil.

 

Mais il est incomparablement profitable au nourrisson:

. protection efficace des anticorps de la maman, dont certains sont fournis par le lait, à une période où le bébé est incapable - ou n'a pas encore eu le temps - de les fabriquer lui-même.

. défense accrue contre certaines allergies, alimentaires ou d'essence atopique (rhinite allergique, eczéma ...)

. meilleure digestibilité que les substituts, donc fréquence des tétées plus basse et meilleure absorption, avec pH des selles plus approprié (moins de diarrhée, moins d'irritation cutanée ...) 

. diminution de la fréquence ultérieure des infections ORL ou même pulmonaires.

. on a également montré un retentissement sur la prévalence ultérieure des diabètes.

. il existe des études suggérant un QI plus élevé (?).

 

Je ne veux pas aborder le côté "freudien" qui évoque le bien-être et ses conséquences développementales, bien que j'y adhère personnellement. En contrepartie, la disponibilité de la mère peut poser des problèmes d'emploi et d'autres interactions dans le cadre de la vie sociale.

 

J'ai lu des commentaires virulents, émanant aussi bien d'hommes que de femmes, qui vitupéraient en fonction des points suivants:

. c'est l'ENVIE de la jeune maman qui doit primer

. le temps pris par l'allaitement prive la mère de sa liberté

. la non-acceptation de la part des employeurs etc ...

 

J'ai même lu des choses aussi stupides que : "Il n'appartient pas aux hommes de parler d'allaitement" ou encore "On en reparlera quand les hommes porteront les enfants en leur sein". No comment.

 

Si on élimine d'emblée la frange (infime mais très bruyante) des pseudo-féministes qui trouvent dans ce juste combat exutoire à leurs névroses variées ou échappatoire pour leur hystérie, on n'en demeure pas moins avec, sur les bras, un grand nombre de personnes estimant que le désir égoïste de la mère, ou du couple femme-homme (ou parfois femme-femme), passe avant les avantages sanitaires et hygiéniques pour le couple mère-enfant. Cela me sidère.

 

Je pense, sans pouvoir le montrer, que ce sont les mêmes qui fument pendant leur grossesse, ou consomment de l'alcool en quantité excessive, ou continuent à manger des aliments crus et à côtoyer des chats alors qu'elles ne sont pas immunisées contre la toxoplasmose, car "c'est leur choix". Ce sont les mêmes qui suivent des régimes végétariens qui les carencent, ou macrobiotiques etc ...

 

Enfin, le tiers monde - même si le "politically correct" n'autorise plus cette appellation - constitue un autre problème.

On ne va pas aborder les sujets connexes, mais la qualité de l'eau et le coût des"poudres" transforment en couperet impitoyable le développement d'une alimentation artificielle, voulu par les industriels et les professionnels de la santé qu'ils ont achetés pour leur servir de sbires. 

 

Non, même si les motivations des campagnes de l'UNICEF ne sont pas toujours transparentes, le message de celle-ci est clair.

Si vous en avez l'occasion, mesdasmes, l'allaitement maternel est le meilleur choix pour votre enfant, sans aucune discussion possible, et pour vous aussi, dans la majorité des cas. Dans les pays à l'hygiène précaire, la reconstitution du lait au départ d'eau insalubre pose un grave problème de santé publique, d'une part; et le coût élevé des poudres commerciales représente un scandale de plus à reprocher au monde pharmaceutique et au capitalisme international qui en profite, d'autre part.

 

A titre personnel, je ne vois pas pourquoi chaque femme DOIT absolument avoir un enfant.

A contrario, si elle le souhaite, ce désir alors légitime s'accompagne de devoirs tout aussi inéluctables: s'en occuper décemment.

 

Et l'un d'eux est l'allaitement maternel, sauf cas de force majeure.

 

 

PS: je précise que je ne fais pas de "focalisation" sur le fantasme mammaire. Ma mère était bien fournie et m'a nourri au sein pendant toute la période nécessaire, alors que, nouveau-né chétif, je "tétais" lentement et mal. Elle a fait de même avec mon frère, beau bébé joufflu qui la "vidait" littéralement en une-deux-trois. Mes trois enfants ont été nourris au sein par leurs mères respectives (au nombre de deux), sans incident majeur. Ces trois femmes avaient toutes une profession prenante, qu'elles n'ont pas abandonnée. Le vécu familial n'entre en rien dans ma vision de ce sujet.

 

 

 

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Comments: 1
  • #1

    Thierry Charlier (Thursday, 04 August 2016 12:00)

    Le lait maternel contient un acide gras oméga 3 essentiel, l'acide hexapentaenoïque, qui intervient dans le développement du cerveau chez les mammifères. Des études ont montré qu'il favorisait l'apprentissage, notamment chez le chiot.