AVEC VOS VINS "WALLONS", ALLEMANO-FRANCHOUILLARDS ...

Le complexe des lacs de retenue de l'Eau d'heure
Le complexe des lacs de retenue de l'Eau d'heure

 

 

 

 

 

Le plus grand plan d'eau artificiel

de Belgique a accueilli un 

salon des "vins wallons".

 

 

 

 

 

 

 

L'immense Jacques Brel, poète, chanteur, rêveur et névrosé de première compte avec Brassens, Ferrat et Nougaro parmi mes "vieux" chanteurs français préférés. Chez les "jeunes", ce serait Le Forestier et Cabrel. Pour les filles, Madame Barbara et Madame Gréco, point barre. 

 

Mais Brel était intellectuellement malhonnête, mesquin et de parti-pris, ce qui ne porte pas ombre à son grand talent. Ainsi, son aversion pour les flamandophiles (je ne parle pas des extrémistes flamingants) fait pitié. Il évoquait ses attributs virils vieillissants (comme son cerveau à ce moment-là) en fustigeant l'art flamand, "italo-espagnol" selon lui. Même les plus grands ont leurs travers.

 

Je le plagie en ce qui concerne les "vins wallons", qui sont une resucée germano-française. Mais je n'y vois aucun mal.

Le climat de certaines régions françaises et allemandes (ou luxembourgeoises) limitrophes déterminent bien sûr les cépages utilisés, les méthodes culturales et le style de vins élaborés.

 

Soyons clairs d'entrée: je réprouve totalement la mesquinerie des "grands" pays producteurs qui traitent souvent avec mépris les petits intervenants. La Belgique, le Royaume-Uni et d'autres encore sont pour moi très légitimes dans leur démarche de soutenir une production propre, locale. J'avoue aussi que, chaque fois que c'est possible, j'y trempe les lèvres et que pas mal de blancs, et de nombreux effervescents, me réjouissent. Pour les rouges, on ne m'a peut-être pas montré les meilleurs et, surtout, ma préférence affirmée pour du raisin mûr m'empêche d'y prendre plaisir jusqu'à ce jour. Pas mûr, pas bon. Mais plein d'autres régions, pourtant viticoles à plus d'un titre, ne me convainquent pas non plus dans cette couleur (la Ahr allemande, le Cantal, le Sancerrois ...). A l'inverse, il existe de très bons rouges en Suisse, mais peut-être pas au Visperterminen. Ce dernier point est à vérifier d'ailleurs.

 

Non, mon propos n'est pas là: j'approuve bien fort la production de vins en région wallonne.

 

Mais c'est le battage fait autour du "vin wallon" qui ne me convient pas. Je sais que le modèle viticole, en France et en Allemagne, est celui d'une agriculture subventionnée et que l'exécutif wallon, dans son clientélisme populiste, crachera plus facilement des tunes pour un produit estampillé "wallon". Toutefois, les nouveaux domaines viticoles - et en Belgique ils sont tous "nouveaux", ou presque - appartiennent à des gros bourgeois (professions libérales, gros agriculteurs, financiers), voire à des industriels, qui pourraient se passer des fonds publics pour leur montage ou leur prévisionnel.

 

Par contre, notre pays à une traditon viticole qui remonte à des périodes au climat un peu plus clément de quelques degrés - et certains disent qu'on y revient doucement - et aussi à des exigences différentes de la part des consommateurs. Je crois que nous tirerions la grimace en buvant du Chambertin comme il était fait au 16ème siècle, par exemple. Notez que pour le Clos Vougeot, on tire souvent la grimace au 21ème siècle aussi! Il existait des vignes sur les bords de la Semois, ou en Hesbaye, autour de Louvain, dans les Ardennes Flamandes, dans le Pajottenland etc ... 

Les moines, et parfois des laïcs aussi, profitaient des micro-climats et surtout des collines en pente exposées au sud et à l'abri du vent d'ouest ou du nord pour implanter leurs ceps.

Pourquoi ne pas créer des zones viticoles, sortes de "terroirs", avec des propriétés viticoles communes? Attention, je ne parle pas d'appellations, je pense que ce concept passéiste, protectionniste et mercantile n'a plus sa raison d'être. 

 

On me répondra, je le sais, qu'il faut unir les producteurs pour qu'ils aient un "impact" suffisant dans les médias. En France, les émules de Georges Frêche ont créé "Sud de France" dans le même but. Sauf que le volume de vin produit en Wallonie (même s'il triple bientôt comme certains l'envisagent) et la taille des entreprises ne nécessitent pas la même approche que pour vendre du bleu-blanc-belge (de piètre qualité gustative) ou de la "Jupi" (imbuvable, objectivement). Cantillon (slurp) ou Drie Fonteinen (re-slurp) ou la Brasserie de la Senne (re-re-slurp) fondent leur distribution sur la qualité intrinsèque de leur production, pas sur les sirènes hurlantes des magazines, de votre télévision nationale débile, des radio communautaires, des associations de gastronomes ayatolisantes, "fast" ou "slow", peu importe. 

 

En fait, une fois encore, ce sont les parasites des vignerons qui vont se gaver sur notre dos: agences de comm', journalistes, élus locaux, "ambassadeurs" de tout poil, prétendus prescripteurs ...

 

Non, vraiment, VIVE les vins produits en Wallonie

mais le concept de "vin wallon", bof bof.

 

 

 

Et hop, encore dix-mille détracteurs de plus:

    "Frère, lève ton verre

      Et chante la gaieté ...

      A d'autres la sagesse

      Nous t'aimons VERITE"

 

 

 

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Comments: 1
  • #1

    Philippe Thysebaert (Friday, 29 July 2016 14:31)

    Merci le semeur, le grand Jacques et Léon réunis, les 10.000, les 100.000... on s'en f... !!i