UNE FIN HEUREUSE ET DES EXPLICATIONS

 

 

 

 

 

 

D'ordinaire, les envois recommandés

sont porteurs de mauvaises nouvelles,

plus encore avec demande 

d'accusé de réception.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Aujourd'hui, il s'agit du dénouement d'un sujet que j'avais évoqué ICI avec vous.

 

La fin de 2015, compliquée par les attentats terroristes, a été difficile pour les domaines viticoles comme le nôtre, qui dépend en grande partie de la commande des restaurations saisonnières et de l'humeur des particuliers. Et ceci d'autant plus que notre petit volume d'activité, et donc notre chiffre d'affaires relativement réduit, souffre très fort dès lors qu'un peu de trésorerie manque. Puis, rebelote, les fous de dieu remettent ça au début 2016. 

 

On peut dire que seule la clientèle des particuliers, et les cuvées spéciales que j'élabore pour une maison belge de qualité, nous ont maintenus à flot. En plus, tous ces clients ont eu l'élégance de régler très vite leurs factures.

 

D'ordinaire, la fin mars et surtout le mois d'avril voient nos clients réguliers nous accueillir avec empressement pour leur dégustation annuelle, surtout dans les régions touristiques ou proches des montagnes. En 2016, rien de tout cela. Ce fut: "Bonjour Christine, on est contents de vous entendre. Oh non, rien n'est encore mis en place, c'est calme, on verra dans un ou deux mois!". 

 

Et puis vinrent le mois de mai, mais surtout juin. Soyons honnêtes, nos commandes ont été très satisfaisantes: beaucoup de restaurants ont refait leur cave, souvent en nous prenant un peu plus de références que d'habitude, mais surtout plus de bouteilles. Par contre, nous gagnons peu de nouveaux clients: des maisons sont obligées de stopper leur activité et les autres hésitent à mettre à leur carte un vigneron de plus, ne voulant pas défavoriser leurs habitués. Nous comprenons cette attitude.

 

De l'autre côté, mes fournisseurs ont fait l'effort d'accepter d'attendre un peu aussi. Le serpent se mord la queue.

Christine et moi faisons preuve de beaucoup de modération pour relancer les retardataires, car nos clients et nous entretenons souvent des relations de camaraderie, et parfois même presque des liens de famille (clin d'oeil). Mais vient un moment où mon banquier - la conseillère qui a repris mon dossier depuis quelques mois est très compétente et dynamique - insiste lourdement pour avoir ses sous. Dame, c'est un banquier et il n'est pas là pour me faire du bien. Et moi, si je n'avais pas besoin de lui, je me tiendrais éloigné de ses griffes avides. A ce moment-là, nous insistons un peu nous aussi auprès des restaurateurs. Il est rare que cela ne porte pas ses fruits. Oh, nous en connaissons bien un ou deux qui nous racontent une petite bêtise de temps à autre, mais généralement les paiements suivent. Sur 2015, nous avons eu ... zéro centime d'impayé. 

 

Or, récemment, quelques chèques, promis formellement par des gens de parole et dûment envoyés, j'en suis certain, n'arrivaient pas à destination. J'ai même dû aller chercher plusieurs fois des documents au bureau de poste, après un avis de passage déposé à un moment où pourtant j'étais présent à mon domicile. Je me suis discrètement renseigné et j'ai obtenu des explications satisfaisantes aujourd'hui, nez à nez avec une ... nouvelle factrice.

 

Notre préposée actuelle, une jeune femme souriante et très disponible s'est fait deux fractures méchantes au cours de sa tournée avec la mobylette de fonction, lourdement chargée. Elle sera "out" pour un temps. On ne la voyait effectivement plus. Un collègue a pris sa place ... à l'insatisfaction générale. Mais il a fallu un temps pour qu'on s'en rende compte.

 

Une autre jeune femme lui a succédé, disposant d'un véhicule, hybride de construction mais assez stable (deux roues à l'arrière et un gros coffre à lettres). Apparemment, "La Poste" met toute une demi-heure (!) à former ses employé(e)s au maniement de cet engin, et leur enjoint de poser rapidement leurs pieds sur la petite plate-forme avant, aussitôt après avoir démarré. Et la nouvelle factrice l'a un peu oublié ---> pied cassé contre une borne après quelques jours de service.

 

A présent, la responsable de la distribution du courrier sur notre secteur rattrappe le temps perdu, avec énergie et un bon sourire. Cette jeune femme au gabarit solide semble bien maîtriser l'engin et ... le courrier recommence à nous parvenir.

 

Comble, un client fidèle - je le salue et espère bien pouvoir lui amener Virginie (La Loute) avant la fin de son stage pour qu'elle découvre sa cuisine - a reçu de retour le chèque qu'il m'avait fait parvenir, vec la mention "inconnu à cette adresse". Or, nous l'avons sans doute livré dix fois par le passé, sinon plus. Il a fini par renvoyer son paiement ... avec accusé de réception! Je l'ai réceptionné ce matin. 

 

Ce n'est pas banal. Le manque de sérieux d'un seul homme complique la vie de toute une chaîne d'actifs, et risque même de semer le doute dans leurs relations. Je ne comprends pas pourquoi la distribution du courrier continue le samedi. Cela ne sert strictement à rien et a été abandonné dans la majorité des autres pays européens. Par contre, les économies en temps et en personnel ainsi réalisées pourraient être utilisées pour parfaire l'embauche. Le métier de facteur, surtout dans le sud ensoleillé et après la mécanisation, n'est pas désagréable. Il faut lui laisser son caractère "social" et de proximité et permettre des tournées un peu plus légères.

 

On se fout de la "banque postale" -  ce n'est pas son métier. 

On se fout du suivi heure par heure et plate-forme après plate-forme des colis en cours d'expédition.

Ce qu'on veut, ce sont des facteurs et des factrices qui exercent avec enthousiasme:

des horaires corrects, des salaires corrects, des vacances correctes.

Supprimez quelques petits chefs de bureau, payez moins le PDG (un énarque sans doute)

et occupez-vous du personnel de terrain, Monsieur le Ministre. 

 

 

 

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Comments: 1
  • #1

    Michel de Lacave (Thursday, 21 July 2016 21:38)

    ... est-ce à dire qu'il y a quelque chance que " La Loute" , alias Virginie, fasse le voyage de Lacave?
    Nous en serions ravis et... honorés.