C'EST INDEPENDANCE-JOUR, C'EST INDEPENDANCE-JOUR ...

 

 

 

 

 

 

 

L'élégante Melania

aurait plagié 

Mme Obama;

moi, c'est

The Boss

que je pille.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Horum omnium fortissimi sunt Belgae ... sans oublier le propterea quod.

 

"Après des siècles d’esclavage, le Belge ressortit du tombeau", dit la chansonnette.

Si le dimanche est jour de mariage à Bamako, aujourd’hui, c’est celui de la fête nationale en Belgique.

Cela me laisse froid. Je ne suis pas patriote. Je ne suis pas non plus nationaliste. Je serais plutôt un internationaliste, un citoyen du monde, ce qui laisse par contre la place à tous les régionalismes. Je tiens en plus haute estime la conscience de ses racines. Elles sont notre spécificité et forment, toutes ensemble, la richesse de la civilisation.

 

Mais laissons cela.

Depuis que les tribus « belges », dont l’énumération serait fastidieuse mais, croyez-moi, elles couvraient un territoire beaucoup plus vaste que les 30.000 km carrés du royaume des Cobourg-Saalfeld, ont été décrites comme farouches et en fait, peu disciplinées, par Jules César, l’histoire du « pays » ne fut pas du tout celle d’une « nation » au sens moderne du terme. Il en va de même pour tant d’autres grands pays. Le cas le plus saillant – et il me servira a contrario dans ma démonstration – est bien sûr celui de l’Allemagne réunifiée.

 

Je n’ai jamais eu de cours de « philo », Gott sei dank ! Je n’ai fait que peu de dissertations dans ma vie, mais j’aime à conduire une démonstration suivant un plan logique, sinon formel. Je dois être l’individu le plus infrançais parmi les francophones de ce monde.

 

Ma thèse serait : c’est en grande partie la pratique d’une langue commune qui forge la cohésion d’une nation ou d’un pays. Les sociologues se parent des palmes de la science, ils sont en fait des chroniqueurs subjectifs. Cela les rend sympathiques à mes yeux, mais pas forcément crédibles. Je suis certain qu’il existe des dizaines de traités académiques pour établir le distinguo entre pays et nation. Je m’en tape. C’est la même chose.

 

Et pourtant ...

L’Italie a encore « perdu » la Savoie il n’y a pas si longtemps que cela.

La Tchéco-slovaquie s’est scindée – plus ou moins à l’amiable vu d’ici. Le slovaque est la langue officielle des gens de Bratislava, mais on admet les parlers des minorités hongroises, roms, tchèques, moraves, ruthènes, ukrainiennes, allemandes, croates, polonaises et bulgares ... ouf.

 

On arrête ici, non sans citer toutes les constituantes de l’ancienne Yougoslavie.

 

L’Allemagne représente, je crois, un cas à part, et très significatif.

Gott mit uns, alors qu’il y a des catholiques, différentes églises réformées et pas mal d’athées.

Le parler germanique unit ces communautés. Les Sudètes, les gens du Trentin, les Silésiens, même les Autrichiens au-delà de leur sentiment de « haine/amour » envers la Bundesrepublik se sentent un lien commun. Bien sûr, quand on généralise, on simplifie et on passe les extrêmes à l’as.

 

Et la Belgique dans tout cela ? Il faut des événements aussi primitifs qu’une compétition internationale de football, au décours d’événements traumatisants comme des attaques terroristes, pour raviver un peu le sentiment d’unité.

 

Vu de la communauté (au sens linguistique du terme, pas fédéral) francophone, et aussi vu de l’étranger, il y aurait ce « sentiment national belge » qui se superpose à la querelle linguistique, créant une contradiction interne. Je ne pense pas que ce soit vrai en Flandre. Bien sûr, il y existe des Flamands partisans d’une Belgique unie, comme avant, et défenseurs de la monarchie en place. Mais je pense que la majeure partie de la population flamande se satisferait d’une nation à elle, indépendante. Comment y arriver est une autre paires de manches. On dira plus correctement «‘t is andere koffie » et non pas «Dat is een ander paar mouwen », voire « een paar andere mouwen » à l’occasion, même si ce gallicisme s’entend parfois, surtout en Brabant.

 

Voilà donc quelques pistes à votre réflexion. Je ne suis pas sociologue.

Bien sûr, la proximité géographique des deux communautés (les Belges des cantons rédimés sont souvent des « Wallons qui parlent l’allemand ») a créé un mode de vie à part, fait de joie de vivre bourguignonne, d’un peu du dynamisme et de la rigueur germanique et de la légèreté latine. Il serait idiot de le nier et les résidents étrangers le répètent souvent. Bien sûr, nous sommes TRES différents des Néerlandais, même à Anvers. Bien sûr, nos Limbourgeois ne ressemblent en rien à leurs voisins allemands ou hollandais. Et, plus encore, le Nord de la France n’a que peu de points communs avec notre zone frontalière.

Est-ce que cela suffit pour créer une nation / un pays ? Je pense que non.

Est-ce que cela suffit pour créer l’animosité, voire la haine, que l’on a rencontrées au fil de l’histoire ? Bien sûr que oui, mais je le déplore.

 

Les politiciens – ils ne valent pas mieux l’un que l’autre – s’ingénient à pourrir la situation, car ils en font leurs choux gras.

 

Pour moi, ce jour est un jour comme les autres.

 Leu-eu roi, la rêêêne et son bébé, schele Maree ... 

 

 

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Comments: 2
  • #1

    Marc GdL (Thursday, 21 July 2016)

    J'avoue que le 21 juillet m'avait échappé... ceci dit, si les sondages étaient favorables aux séparatistes flamands (Vlaexit?) il aurait déjà eu lieu. Peut être le status de Bruxelles, sorte de siamois des deux régions, et le veillissement de la population au nord refroidissent les ardeurs? Néanmoins, cette logique de l'éclatement est tellement populiste qu'elle ne peut qu'hanter tous les états d'Europe... égoisme/populisme vs altruisme/humanité... un éternel débat... Ayez une pensée pour mes concitoyens luxembourgeois qui deviennent insensiblement mais surement minoritaires dans leur pays.... la diversité fait la richesse.

  • #2

    Luc Charlier (Thursday, 21 July 2016 14:45)

    Tu as raison, Marc, la Flandre sans une capitale - et Anvers ne peut absolulement PAS y prétendre - n'est pas viable. Sans cela, ce serait chose faite. J'avoue que ma clairvoyance politique (limitée) n'entrevoit même pas de solution, si ce n'est le statu quo (pas idéal). Pour les Letzebuergers, c'est surtout le secret bancaire qui fait leur richesse!