L'HYGIENE DE L'ECRIVAIN

Copyright Christine Civale (3 juin 2016)
Copyright Christine Civale (3 juin 2016)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je vais centrer ce billet

sur les contraintes

imposées au blogueur,

par ses sujets ou

de lui-même.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous vous souvenez du roman de Melle Nothomb, "L'hygiène de l'assassin", un de ses premiers sinon LE premier (1992), où un romancier célèbre, âgé et à deux pas du trépas, convie cinq journalistes à une ultime interview. Je devrais écrire: convoque. Il s'y montre odieux (vraiment?) jusqu'à ce le dernier appelé, une femme si je me souviens bien, lui arrache quelque secret formant scoop.

 

je n'aurai pas l'ego hypertrophié au point de me comparer ni au personnage principal de notre baronne, ni à sa plume elle-même. Et je modèrerai mon propos afin de rester dans le ton feutré qui lui convient, ainsi d'ailleurs qu'à MON personnage principal: Alison.

 

Ceci constitue une jolie introduction, un prologue, dit-on en littérature. Le mien est longuet, surtout si on le compare à l'exemple le plus accompli de tout le roman français: "C'était à Mégara ... etc". N'est pas Gustave qui veut et je plie le genou devant mon bon maître, en signe d'hommage et de vénération.

 

Le cliché flatteur que nous a arraché Christine, par i-phone interposé, nous immortalise avant-hier soir, sur la terrasse de Bonnanech. On y entraperçoit Selkie, la vieille chienne border-collie qui a connu tant de prairies à fouler, y compris un jardin wemmelois in illo tempore, tant de troupeaux à ne pas rassembler et tant de miettes et autres gâteries à ramasser à mes pieds, tombées là par inadvertance, of course

 

On y aperçoit aussi les reliquats d'un apéro gourmand, issu tout droit de notre production respective: les fèves et l'exceptionnel 

plateau de fromage de chèvre (j'y reviendrai) sortent de sa main, la bouteille de vieux carignan (Cuvée La Loute) de mon cuvier.

 

Ma langue, un observateur attentif - et lettré - pourrait la qualifier de saburrale. Dame, nous sortons, mes papilles et moi, de deux journées pleines de dégustation en clientèle, entre le bas du Larzac, là où le Gard, l'Hérault et la Lozère forment triangle, la brumeuse Margeride, le Rouergue gourmand et enfin le luxuriant Tarn et Garonne. On serait chargé à moins.

 

Et surtout, surtout, on vous montre les "belles de jour", ces morning glories dont l'argot fait parfois des "tracassins". Heureusement, vu mon âge et la pénibilité (physique) de ma petite industrie, ils ne s'érigent - le mot est choisi - plus que rarement en empêcheuses de dormir en rond.

 

J'ai l'honneur et l'avantage de partager mes fréquentations de coeur entre une kyrielle de femmes dont les traits ne trahissent pas l'âge. On dit ici qu'elles "marquent encore bien". Une cliente vient d'annoncer à Christine "qu'elle ne fait pas son âge" et ce n'était pas à la gay-pride de Toulouse (on y reviendra aussi). Ma fille, la Loute en personne, 25 ans quand même, est priée de prouver son état civil aux séances de cinéma interdites aux moins de 16 ans. Ma mère, qui fêtera sous peu ses 86 ans, entend souvent qu'elle en paraît à peine 84 ... et notre chèvrière, qui me reproche à demi-mots, car elle est la reine des understatements et des innuendo's polis, mes indélicatesses de plume, passera bientôt un cap assez éloigné des 30 ans qu'on lui donne. 

 

Et voici bien le coeur de ce billet: un in cauda non pas venenum, mais bien in cauda confessio. J'aurais signalé de manière abusive, étalant ainsi au grand jour, et pire encore dans les ténèbres des réseaux sociaux, la composition des oreillers qu'Alison à la bonté de nous fournir, à la Civale et à moi, lorsqu'elle nous prête un lit, par grandeur d'âme. C'est parfois même le sien d'ailleurs. Eh bien, oui, amis lecteurs, je dois rectifier le tir. Ces appuie-têtes ne sont pas faits de noyaux de cerise, comme je le signalais avec un rien d'impudeur inconvenante, mais sont bourrés de grains d'épeautre, et à la main encore bien. Donc, point de clafoutis douteux dans mon fouillis d'idéatoire, mais bien un reconstituant gruau de gluten.

 

Je te présente mes excuses, Alison,

pour cette divulgation incongrue mais surtout inexacte. 

Et je te remercie encore de nous accueillir si gentiment malgré cela.

A bientôt.

 

 

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