ON A EU CHAUD QUAND MÊME

Alexander Van der Bellen, président élu de la république autrichienne
Alexander Van der Bellen, président élu de la république autrichienne

 

 

 

 

 

 

Sur le fil du rasoir ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

J'ai beaucoup fréquenté le Prof. Graninger, interniste et professeur de maladies infectieuses à l'université de Vienne. Il m'a même très aimablement "sorti" à Vienne (concert et restaurant). C'est lui qui avait plongé pendant 15 jours le président autrichien de l'époque (milieu ou même fin des années '90) dans un coma artificiel, pour raisons médicales. Cela n'avait eu que peu de conséquences sur le déroulement de la vie politique du pays. En effet, le président possède la prérogative de nommer le "premier ministre", ou en tout cas celui qui en tient lieu, le chef du gouvernement, qui s'appelle le Bundeskanzler (chancelier fédéral) en fonction du résultat des élections mais ne dipose à part cela pas d'un pouvoir très étendu aux yeux de la constitution autrichienne. Sa fonction est en quelque sorte similaire à celle du souverain belge, un garant de la constitutionnalité. 

 

Il ne fallait donc pas exagérer la portée de l'élection posssible d'un membre de l'extrême droite à cette fonction. Néanmoins, elle aurait été symbolique et puis ... Adolf Hitler a aussi conquis ses fonctions officielles par un processus démocratique inattaquable, avant de quand même élargir par une espèce de putsch l'étendue de ses pouvoirs. Il n'en a rien été ici, mais de justesse.

 

Je vous avais décrit dans les grandes lignes ICI le parcours (au propre comme au figuré) du grand-père de mon ami Marc, qui avait fuit les "rouges" au départ de Saint-Pétersbourg, "collectant" au passage une charmante Lithuanienne de rencontre qui allait devenir sa femme, et la grand-mère maternelle de mon ami si cher.

 

L'histoire de la famille d'Alexander Van der Bellen est fort similaire. Ses ancêtres ont quitté en 1700 les Provinces Unies pour s'établir en Russie. Ils appartenaient à la grande bourgeoisie, ayant même été anoblis. Après l'installation des bolchévics, ils fuirent vers l'Estonie (en 1919) devenue indépendante par la même occasion. Le grand-père d'Alexander accepta même des responsabilités politiques locales à Pskow. Ensuite, après l'annexion de l'Estonie en tant que république socialiste soviétique (1940-41), le père d'Alexander s'en alla avec son épouse, une Estonienne de naissance, vers la Prusse Orientale (à Laugszargen), en passant par Tallin. Et de là, ils purent gagner Vienne où le "petit Alexander" naquit en 1944. Attention, on était quand même en plein "national-socialisme". 

 

Son parcours à lui n'est pas celui d'un homme de gauche non plus. Nous y reviendrons.

Voilà à présent un libéral, doublé d'un écologiste (pourquoi pas?), à la tête de l'Autriche.

Je lui souhaite bonne chance: "Mir fählt das Wiener Blut".