A COUIZA, CHEZ LES DUCS, C'EST - PRESQUE - LA BELGIQUE JOYEUSE

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C'est dur,

la vie de vigneron

"on the road"!

 

 

 

 

 

 

 

Depuis maintenant près d'une dizaine d'années, nous avons le plaisir de compter le "Château de Couiza" parmi nos clients. En fait, il s'agit d'une place forte érigée au milieu du 16ème siècle, qui connut des fortunes diverses avant de devenir une caserne de gendarmerie et même une simple remise à matériel et puis ... une ruine pitoyable dans la deuxième moitié du 20ème siècle.

 

Heureusement, elle fut restaurée à sa gloire d'antan, comme vous pouvez en juger ICI.

 

Ce sont les gestionnaires précédents, d'origine belge ou hollandaise comme une partie du personnel, qui nous ont ouvert la porte de la cave du restaurant. La table y était déjà bonne et d'inspiration locale, l'accueil adorable et nous avons passé pas mal de bons moments là, y compris une nuitée dans une chambre petite mais sympathique, avec le petit déjeuner radieux dans la cour intérieure: splendide et magique.

 

Il y a sans doute 4 ans à présent - le temps passe vite - un changement est intervenu au niveau de la direction, sans que pour autant les qualités existantes ne disparaissent: Monsieur Nourrisson et son épouse ont pris les rênes, dans la continuité. Le bâtiment est resté splendide, mais les petites imperfections ont disparu: plus de mousse ni de lichen sous les gouttières, éclairage impeccable, marche des escaliers ragréées et colimaçon décoré de fleurs, jardin encore mieux tenu, accès pour les livraisons sécurisé ... Pareil, mais ça nous ne l'avons découvert qu'hier, chambres im-pec-ca-bles. Au niveau de ce qu'il est convenu d'appeler le "service", cette notion très "Ancien Régime" que je préfère appeler "accueil", mais qui fait toute la différence entre une étape correcte et un séjour très agréable, l'ambiance est restée identique: le personnel est là, mais discret, souriant, prévenant. En salle, c'est d'ailleurs toujours un certain monsieur "Vèremeulenne" qui mène le bal avec gentillesse et efficacité. A l'accueil, c'est une "vraie" - entendez qu'elle possède toujours la nationalité belge - compatriote qui nous a reçus. Et à la cuisine, poste important s'il en est, c'est toujours le même chef qui officie, Paul Guilhem. Nous savions déjà qu'il choisissait avec soin des produits souvent locaux mais nous avons découvert au fil du temps (en compagnie de personnes aussi diverses que le "Tonton" de Christine, ma mère, notre ami Efisio ou Yves ...) qu'il pouvait à présent satisfaire avec savoir-faire une clientèle qui a probablement évolué: de plus en plus de finesse dans les menus proposés, des dressages plus élaborés, des cuissons moins appuyées, des desserts de vrai pâtissier. Je suppose que c'est l'impulsion du propriétaire, qui a aussi attiré une clientèle plus cosmopolite et plus exigeante, qui a permis au chef de montrer qu'il avait la patte pour assurer une table plus "gastro" que celle, déjà très savoureuse mais plus "bourgeoise", de jadis. De même, la carte des vins est restée surtout "locale" - nous ne nous en plaindrons pas - mais s'est aussi poussée du col, tout en gardant une fourchette de prix raisonnable.

 

Hier soir, le menu "Chevalier" nous a servi des queues de langoustine décortiquées au milieu d'une volée de légumes de saison à la cuisson parfaite (au moins 6-7 variétés diférentes et certains quasiment crus) et surtout accompagnées d'un fumet exquis: puissant, iodé, presqu'acide, parfumé au poivre de "Timut". Réellement très bon. En plat, c'est de l'agneau ... catalan (le "xai") provenant de trois quartiers différents, qui a rempli l'assiette, présenté avec du condiment "à l'orientale". Très honnêtement, nous avons délicieusement bien mangé, dans un cadre authentiquement médiéval sans trop d'ajouts de Viollet-le-Duc, certes romantiques mais parfois un peu "tape-à-l'oeil". 

 

Après, je ne devrais pas vous le dire, mais nous avons profité d'un traitement de faveur. Nous avons passé deux longues journées en dégustations et en livraisons, plus une visite à la concession Peugeot de Castelnaudary - dont je recommande et le sérieux et l'amabilité - pour récupérer ma bonne vieille "Partner" dont les 400.000 km ont fini par avoir raison de la troisième "poulie damper". Nos pneumatiques nous ont ainsi menés de Revel à Castres en passant par Castelnaudary, La Bastide d'Anjou, Carcassonne et Palaja, pas forcément dans cet ordre là! Qu'à cela ne tienne, Couiza devait donc être notre étape et Christine y avait réservé une chambre. L'escrimeur correct que j'ai été passerait ainsi la nuit en chevalier courtois et ma Dulcinée (autre folklore) aurait les traits d'une Maria-Christina originaire de la lointaine Campanie émigrée depuis la belle Amalfi jusqu'au pays d'Occitanie. Or le propriétaire, qui avait pourtant d'autres engagements ce soir-là, est passé spécialement pour nous saluer et ... nous "upgrader" comme on dit dans les compagnies aériennes. Il ne nous a pas logés en "business" mais carrément en "first class", dans la très spacieuse chambre du deuxième étage en plein milieu d'une des quatre tours d'angle! Je me suis essouflé (légèrement pris des bronches depuis 3-4 jours et pollens en plus) à monter notre petit bagage par le majestueux escalier en colimaçon mais cela en valait (valet?) la peine: la vue sur la muraille est splendide, le bruit champêtre de la Salz qui coule un peu plus bas en créant des petits remous berce vos endormissements et l'appellation de "chambre nuptiale" incite à joindre les gestes à la chanson (rigolez, cette plaisanterie est désopilante). Heureusement, le lit aussi large que long permet à l'écuyer de ronfler tout son saoul après qu'il ait rengainé son épée et à sa gente dame d'étaler à l'envi ses voiles et sa houppelande perthuisée. 

 

 

Que vous dire? Nos deux jours "en clientèle" ont été un succès total. Nous avons joui d'un soleil magnifique sur le Lauragais et la Montagne Noire et avons profité d'un orage "bien comme il faut" sur la Haute Vallée de l'Aude. Nous avons très bien mangé et nous avons convoqué Morphée à nos côtés dans un appartement digne d'un film à gros budget.

 

Eh oui, c'est très dur d'être vigneron,... parfois.

Heureusement les "hardships of life" sont adoucis par la prévenance de certains.

Merci à vous, M. Nourrisson.

 

 

 

 

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