J'AI PERDU UN AMI

 

 

 

 

 

 

 

Tous en rouge, vendredi ! 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C'est la première fois de ma vie que je perds un ami. Et je ne suis pas triste ... enfin, c'est ce que je prétends.

Le Ghinst, c'est Amandine qui le dit, voulait qu'on portât du rouge pendant la "cérémonie" et qu'on bût du vin de sa cave.

Moi, j'ai mis du rouge sur mon blog. Quant à "sa" cave, je suis sûr qu'il y traîne encore quelques bouteilles à moi, par erreur. Je vous les offre de tout coeur.

 

J'ai connu ce mec alors que sa tranche de vie avec Sophie se terminait. Il a fini par détester les Kellogs. Cela tombait bien, moi, je ne mange que très peu de céréales. Sophie, je l'ai rencontrée deux fois ... au restaurant! 

 

J'ai fréquenté ce type durant toute sa vie avec Muriel, et même quand il perdait ses filles adorées dans le tunnel de la petite ceinture bruxelloise. Mon illustration rappelle ce temps-là. On a mangé des centaines de fois tous ensemble, y compris à l'Estanquet, et à Carcassonne, et à Bandol, et sur les bords de la Loire, ou de la Sarre, ou du Rhône, ou du Lac Léman. 

 

J'ai été son témoin - best man est une exagération - au troisième mariage de mon pote: qu'est-ce qu'on a bien bouffé!  

Saburo Inada voulait marquer "Amour Eternel" sur la pièce montée du dessert. Dimanche dernier, à bord de l'embarcation du cousin de Marlène, qui avait été son témoin à elle au mariage, nous prenions le lunch ensemble, accompagnés par mon frère Thierry et par Jean-Paul, son "officier de quart" en quelque sorte. Mais elle ne nous a pas apporté de tarte aux cerises couverte, la vilaine, alors qu'elle assurait l'intendance.  Eh bien, par un effet curieux, Xavier était un peu parmi nous:

"Quand l'un d'entre eux manquait à bord ... ", on connaît la chanson. 

 

Ce mec, il est parti avec deux regrets, deux regrets seulement:  

1) ne PAS avoir pu aller assister au concert de Louise Attaque avec ses filles avant-avant-hier soir, comme il l'avait prévu  

2) ne PAS être devenu "Directeur Général" de quelque chose.

 

Le petit dernier des Vanderghinst, enfant super-gâté, a vu ses aînés diriger la section des éclairages chez Phillips, ou gérer une entreprise d'engins de levage et d'escaliers et puis plein d'autres choses encore et, lui qui ne croyait pas trop aux diplômes et n'a jamais couru derrière eux, aurait bien aimé faire la nique aux conventions en assumant un poste de direction aussi. Je pense que c'est la seule chose qui lui a manqué. Pourtant, il est passé tout près: il a fait un travail formidable à la tête d'Amersham Belgique, dont il dirigeait le marketing, et allait passer "grand chef", ce fameux DG qu'il ambitionnait tant, lorsque cette société a fusionné les divisions françaises et belges ... mettant un Frenchie - incapable en plus - aux commandes!

Je crois que c'est l'instant le plus pénible de sa carrière et il a pris alors un grand coup au moral.

Nous travaillions ensemble à ce moment-là. 

 

Un autre grand souvenir, ce fut au Wellington. Nous jouions en "Mineurs II" au White, lui et moi. Et toute l'équipe - plein d'anciens internationaux de l'équipe nationale belge parmi eux - avait fait la fête la veille. Ils étaient tous hors service, nazes, gardien compris. Nous étions Ghinst et moi de loin les plus mauvais équipiers, mais n'étions pas bitus ce jour-là, par hasard. On l'a collé back droit, et moi back gauche. Nous avons tenu toute une mi-temps, seuls à deux contre les onze du Well'. Et puis, j'ai commis une erreur de blocage au début de la seconde mi-temps et on a pris 1- 0. Cinq minutes plus tard, un attaquant adverse l'a dribblé et ce fut 2- 0. Juste avant le coup de sifflet final, un de ces grands connards est parti à fond entre nous deux et ... on n'a plus eu de jus pour lui courir derrière. Résultat final: Wellington 3 : White Star 0. Mais nous fûmes les héros du match, à deux contre onze. 

 

Par contre, nos coéquiers, Van Tuyck' et Philippe Muller en tête, ont été exceptionnels durant toute la troisème mi-temps. Ils ont mis les autres minables. Et on a longuement pu admirer le cul charnu de Philippe, bien sûr ... C'est d'ailleurs lui qui organise les funérailles cette semaine. J'espère qu'on y verra beaucoup de rouge. Moi, je regarderai tout cela d'ici, en buvant du vin en son honneur.

 

Amandine et Pauline, Pauline et Amandine, j'a perdu un ami fantastique. Vous aviez un père fantastique et il vous aimait plus que tout au monde, plus que ses copains même. Oh, bien sûr, il avait des défauts, comme tout le monde. Il avait même de gros défauts, comme tout le monde à nouveau. Mais il avait de la générosité à revendre, une qualité rare. Et il avait une imagination incroyable: tout le temps des idées nouvelles. Parmi elles, beaucoup de "bull-shit" et j'ai d'ailleurs passé 20 ans de ma vie à le lui montrer. Mais aussi un petit nombre d'idées formidables. Et je crois que c'est cela qui lui a fabriqué ses dizaines de copains, ses centaines de copains.

 

Pas pleurer.

Porter du rouge.

Et boire du rouge (ou du blanc).

 

A suivre .... 

 

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Comments: 1
  • #1

    la loute (Thursday, 21 April 2016 03:06)

    Je suis triste...