VIEUX CEPAGES (I)

Stéphane Morin (St André, dans l'Albères)
Stéphane Morin (St André, dans l'Albères)

 

 

 

 

Un vigneron 

parmi les vins ...

 

 

 

 

 

 

 

André Domine (secondé par sa compagne et une poignée de concitoyens du petit village de Trilla) anime avec verve une association, "Les Vieux Cépages", que nous soutenons aussi. En plus de la "Fêtes des Vieux Cépages", qui a déjà connu une demi-douzaine d'éditions (officielles ou autres), il y a depuis deux ans une journée "pro" au cours de laquelle les adhérents et quelques affidés ont la possibilité d'assister à de petits exposés informels qui illustrent des aspects "périphériques" ou anecdotiques ou insolites du métier. Je ne suis d'ailleurs pas sûr que ceux-ci ne constituent en fait pas les VRAIES questions que se pose la profession. Mais c'est un autre débat. 

 

Cette année, Stéphane Morin, qui a créé il y 11 ans (comme moi) un domaine viticole propre, en reprenant en large partie des vignes existantes, est venu nous exposer en quelques phrases sa vision des choses. Vision est le terme exact, car d'une part il est un ancien photographe de métier, et d'autre part, il a une idée très claire de ce qu'il vaut faire, avec beaucoup d'indépendance d'esprit.

 

En gros, il mène (deux personnes et demi sur l'exploitation) un domaine de 10 ha environ, au pied des Albères, d'une manière aussi "naturelle" que possible - le mot est lancé - mais sans forcément vouloir adhérer à telle ou telle mouvance, ni telle ou telle organisation. A la vigne, il a l'agrément "bio" cependant. Par après, il utilise peu ou pas d'intrant, soufre notamment, et se plaît à élaborer des vins qui doivent beaucoup au grenache, dans toutes ses couleurs, mais pas uniquement. Enfin, nous avons quand même dégusté un blanc de pur macabeu.

 

Nous n'aimons pas le même style de vins, lui et moi, au départ, mais son approche m'a plu dans son entièreté. Il ne fait pas trop de phrases et il exprime avec beaucoup de conviction ses choix, loin du barnum de la chimie et des grands médias. Il a réussi un tour de force que j'admire sans jalousie, à l'opposé de mon expérience: avec des vins droits, simples, "qui ne se la pètent pas", il arrive à vendre toute sa production à une clientèle qu'il touche souvent en direct. De quoi s'agit-il? De 30.000 flacons d'un vin sans appellation (Vin de France), souvent de petit degré et de structure fine et délicate, qu'il affectionne. 

 

Il ne joue pas "à l'artiste", mais ne fait pas non plus le "technicien savant" ni le visionnaire. Il est un quadra (sans doute) qui a réussi une belle reconversion et en est - à juste titre - satisfait. J'ai trouvé sa rencontre  très rafraîchissante. Tant qu'une partie du vignoble restera entre les mains de gens comme lui, la normalisation, la standardisation, l'agro-alimentaire, quoi, ne détiendront pas TOUT.

 

Je vous rassure, il ne s'agit pas de vins ... déviants. Il nous a signalé que, de rares fois, quelques hectos échappaient au contrôle et se piquaient. C'est rare et il n'en fait pas une maladie. Il parle de prise de risque. Je ne pense même pas que cela aille si loin: de petits accidents de parcours tout au plus.

 

Après, si nous passions un week-end ensemble, il est probable que nous pourrions discuter des heures durant - il me semble très peu sectaire mais avec de fortes coinvictions, comme moi - de nos divergences de goût ou d'approche. Cela ne présente aucun intérêt pour lui: il a trouvé son créneau, s'y inscrit à merveille et semble en tirer beaucoup de bonheur. Quant à moi, je n'ai aucune objection d'aucune sorte envers ses choix, pourtant différents des miens à plus d'un titre. Il ne sert à rien de débattre quand on est d'accord et la diversité la plus étendue possible sera toujours mon souhait (dans tout).

 

Un seul mot: bravo pour cette réussite et ... ne change rien.

 

 

PS: je suis photographe amateur. Mon père m'a initié à la chambre noire dès que j'ai eu 7 ans. Lui est passé au labo couleur après, mais je

      n'ai jamais quitte lé N/B. Je n'ai franchi le pas vers le numérique qu'en 2004-2005, en une seule fois. Un commerçant m'a racheté TOUT 

      mon matériel argentique et j'ai acquis, pour la même somme, un petit boîtier japonais be base et deux zooms, plus un flash de qualité.

      Je ne mes sers pas du dixième des gadgets embarqués (des amis m'ont offert un excellent boîtier depuis) et j'ai acheté quelques optiques

     fixes d'occasion depuis lors. Ce n'est pas la technique qui fait la bonne photo, c'est l'oeil.

     Mon cliché souffre (avec deux "f") beaucoup de critiques mais il est TRES réussi: regardez les mains de l'orateur, regardez son attitude et

     voyez comme il est "immergé " dans son auditoire. C'était exactement l'ambiance. 

 

 

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