L'ESPACE D'UNE IRRITATION

 

 

 

 

Tout a commencé par un petit cliché sur FB.

 

 

 

 

 

 

Un habitant de l'une ou l'autre station orbitale - je ne sais pas combien il y en a et de toute façon on ne nous dira pas la vérité - publie régulièrement de jolies photos pour le plus grand bien des réseaux sociaux.

 

L'une d'elles est arrivée sur mon mur et je ne m'extasie pas. Pourtant, l'image est jolie, esthétiquement parlant.

 

Je vous passe les stades intermédiaires, mais ceci me replonge dans une interrogation qui me préoccupe de manière récurrente et qui m'amène constamment à la même remarque, peu optimiste l'en conviens: je suis TRES heureux de ne plus avoir vingt ans.

 

On ne va pas faire de la philosophie de comptoir en zinc, ni de débat politique du niveau du café de Flore, mais de quoi devrions-nous nous préoccuper?

 

Alors que l'agriculture mondiale produit des excédents dans de nombreux domaines  (la viande bovine notamment), des zones entières souffrent encore de la faim.

 

Alors que tout ce qu'il faut savoir sur les conséquences effroyables des accidents nucléaires est connu et répertorié, depuis Three Miles Island jusqu'à Tchernobyl, en en "remettant une couche" (de graphite irradié) depuis Fukushima, l'abandon progressif de cette voie n'est pas à l'ordre du jour.

 

Alors qu'on pourrait sans doute endiguer les grandes épidémies de maladies infectieuses dans le monde: le paludisme, la tuberculose, certains virus ..., alors qu'une limitation drastique des oncogènes fabriqués est envisageable (notamment dans les traitements dits phyto-sanitaires), alors que certains déficits nutritionnels ravageurs pourraient être comblés, la "santé publique" ne se centre plus que sur des affections liées au grand âge du monde occidental.

 

Alors que la population mondiale est en croissance continue d'une part, et qu'on s'évertue à la contenir par d'incessantes guerres par ailleurs, les efforts consentis pour vendre des armes partout où c'est possible sont sans commune mesure avec la pauvreté des moyens mis en oeuvre pour un contrôle des naissances "éclairé" et consenti.

 

Alors que tant de gens sont sans travail, au point que la notion même d'effort ne signifie plus rien pour certains, et celle d'espoir pour tant d'autres non plus, on s'ingénie à remplacer toutes les activités humaines par des systèmes automatiques et par des mécaniques ne faisant pas appel à notre intervention.

 

Alors que toute l'information est disponible partout, en temps réel et en transmission directe, on empêche par tous les moyens nos intelligences indivuelles de l'obtenir. On la filtre, la manipule, la transforme ...

 

Alors que ... je peux continuer ainsi pendant mille feuillets.

 

La théorie du complot n'en est pas une, il s'agit d'une évidence. Mais attention, il ne s'agit pas d'un complot orchestré par "une organisation", ou "un groupe structuré" contre le reste de la population de la planète. Non, c'est le complot éternel et fortuit, automatique, d'une minorité de "forts" contre tous les autres. Mais, jusqu'à présent, tout se jouait par petites touches, en certains endroits et grâce à l'ignorance et au manque d'information.

 

Il y a eu quelques coups d'accélérateurs: la révolution industrielle et sa conséquence immédiate, l'avènement du capitalisme dévastateur. Ca, cela a accéléré les injustices en elles-même et a agrandi le fossé entre les nantis et la masse de tous les autres. Ensuite, le nombre même de ces nantis, ou leur proportion si vous préférez, a diminué de manière spectaculaire, rendant les "laissés pour compte", les "sans-dents" du très généreux président français, beaucoup plus puissants en fait. Effectivement, les défavorisés pourraient à présent très facilement se débarasser des profiteurs, et cela arrivera. 

 

Mais surtout, les inégalités ne peuvent plus se cacher: on les voit tout de suite, chaque fois qu'elles apparaissent. Elles n'ont jamais été aussi grandes, jamais aussi scandaleuses. Pharaon en Egypte, la Grande Catherine, l'Inca, Bonaparte, le Grand Mogol ... 10.000 autre "leaders" menaient une vie beaucoup plus similaire à celle de leurs peuples respectifs que les happy few de maintenant. Et ces derniers ont asservi tous les rouages de la société: la classe politique, les hiérarchies religieuses, les sectes de tout poil, le milieu bancaire, le tissu industriel, la chimie ... tous ceux qui mangent dans leur main.

 

Marx et Engels avaient raison de manière éclatante dans leur description de la dynamique évidente de toute société humaine: la lutte des classes. Après, les solutions proposées par la gauche révolutionaire, et ensuite collectiviste, ont fait la preuve de leur faillibilité. Mais à présent ce sont les classes qui ont changé. Il n'en reste que trois:

1) nous tous qui faisons vivre, peu ou prou, les possédants.

2) les possédants eux-même, en tout petit nombre, sans doute quelques milliers de familles tout au plus de par le monde. Ils occupent très rarement l'avant scène et leur richesse est inimaginable. Il faut se débarasser d'eux au plus vite. Je n'en ai jamais rencontré un seul personnellement. 

3) les "cadres sociaux": politiciens tout d'abord, grands capitaines de l'industrie, de la banque, de la chimie, notables des différentes religions et autre sectes etc... Eux, on les connaît tous et ils opèrent à visage découvert. Pas un seul qui vaille mieux que les autres, pas un! Et aucun d'entre eux ne peut changer la face des choses, même s'il le voulait. Si on supprime la catégorie "2" de mon système, les rouages de la société peuvent à nouveau entrer en action, à savoir le débat politique, les choix économiques, scientifiques, industriels ... que sais-je encore?

 

Supprimons, pas forcément par une élimination physique - j'y répugne - quoique cette option puisse s'envisager comme un cas d'école, la classe entière des possédants, dans les faits, par une confiscation pure et simple et redistribuons leur avoir. 

Et voilà le maître-mot: redistribution.

Une vue de l'esprit, une utopie? Réfléchissez!

 

Je suis très heureux de ne plus avoir vingt ans.

 

 

Write a comment

Comments: 2
  • #1

    Philippe Thysebaert (Sunday, 28 February 2016 11:38)

    ! Du Charlier pur jus ! Merci de nous faire réfléchir,... podemos ?!?...

  • #2

    Luc Charlier (Sunday, 28 February 2016 20:04)

    No sé si vosotros podéis, pero yo puedo!