Voici le meilleur
investissement
de ma vie.
Il remonte à 1974 ou même avant, et provient d'un solde à Regent Street ou bien à Warwick St.
Cet actif immobilisé, en dépit de son caractère essentiellement itinérant, a pu être amorti, mais en gardant une valeur résiduelle: le confort. Je ferais un piètre comptable. En fait, je fais un piètre comptable!
Dès l'entame, je lui avais offert des patins d'usure, remplacés chaque fois que nécessaire, et des talons en "dur". Las, après 42 ans de bons et loyaux services, la première bâillait et le cambrion montrait des signes de fatigue. Le cordonnier du centre de Perpignan (quartier de la Loge), fils d'un Croate installé en terre catalane depuis très longtemps et habile homme, m'a entièrement remis à neuf mes galures. Il a collé et ensuite cousu une nouvelle semelle d'usure en synthétique, à travers tout, et a complètement refait le talon. Nous sommes une chalandise très régulière chez lui.
Comme je me plais à le répéter: "Je suis l'ami des cordonniers, pas celui des chausseurs". Comme je ne présente pas non plus de lien de famille avec cette corporation, me voilà bien chaussé.
A ma manière, j'ai un peu contribué aux ennuis de Bata:
toute ma vie, j'ai fait tous mes pas sans Bata!
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