JE SUIS TOUT OUÏE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ma mère possédait déjà 

cet engin, de marque SK ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Je pense qu'il lui fut légué par le Prof. Elsa Claes. C'est pour moi l'occasion de lui rendre cet hommage.

 

Elsa, Marie , Joséphine Claes naquit à Tienen (Tirlemont) en juillet 1898. Cela en faisait de 5 ans l'aînée de ma grand-mère et elle était fille d'instituteur. Après une enfance dans la province de Namur, elle vint étudier dans ce qui allait devenir "Dascbeck", l'un des lycées chics de la ville de BXL, avec Emile Jacqmain. En 1924, elle devint "Docteur en Médecine" de l'ULB, avec la plus grande 

distinction. En 1924-25, elle suivit un stage d'ophtalmologie à Philadelphia (USA). Entre 1926 et 1936, elle exerça comme praticien hospitalier à Saint-Pierre et Brugmann, ainsi qu'à Saint-Jean, aux côtés du Prof. Danis. En 1937, elle donnait également cours à l'école infirmière dependant de l'ULB et dirigeait déjà le service de l'hôpital d'Etterbeek (IMC, à présent détruit), ainsi qu'à la clinique César de Paepe. Elle obtint l'agrégation en 1938.

 

Résistante dès l'entrée en guerre, les occupants l'accuseront d'héberger clandestinement un parachutiste anglais, ce qui n'était pas faux. Mais, ils ne le trouveront pas. Par contre, sa pipe à elle - car cette forte femme, féministe engagée avant la lettre, fumait la pipe - servira de pièce à conviction pour la déporter jusqu'à Ravensbrück en 1942, d'où elle ne sortira qu'en 1945, aux bons soins de la Croix-Rouge suédoise.

 

Elle obtiendra le titre de chargée de cours en 1948 et enfin l'honorariat en 1958.

 

C'est l'époque où ma propre mère, diplômée docteur en médecine, chirurgie et accouchements en 1955, se spécialise en ophtalmologie. Elle a "Mademoiselle Claes" comme mentor et comme chef de service et une solide relation d'amitié et d'estime lie alors bien vite les deux femmes. Mademoiselle Claes gardera un cabinet privé jusqu'en 1975 et nous quittera un an plus tard.

 

Je l'ai rencontrée à de nombreuses reprises, notamment chez elle. C'est à moi qu'elle cèdera ses appareils électriques de bricolage (une antique foreuse monumentale et un rabot antédiluvien) lorsqu'elle cessera de s'en servir, et j'utilise toujours son établi en bois massif comme banc de menuiserie, ici dans les P.O. Je pense, mais ce n'est pas absolument certain, avoir croisé grâce à elle le peintre Pierre Alechinsky, avec qui elle était liée. J'étais bien jeune, intéressé par la peinture mais pas "pratiquant" et lui était archi-reconnu et ... distant. 

 

Je ne sais plus quand ma mère m'a donné ce stéthoscope. Il possédait un long tuyau de caoutchouc, naturel je crois. Celui-ci a commencé à pourrir réellement et à se fissurer peu après mon arrivée à Corneilla. La semaine dernière, quittant mon ami Yves Van Laethem à la porte de son bureau dans ... la nouvelle clinique César De Paepe, qui n'est plus située près de l'hippodrome de Boisfort, j'en ai profité pour descendre jusqu'à la rue du Midi, où un magasin d'équipement médical bien connu m'a fourni une nouvelle LYRE. J'ai appris mercredi dernier que c'est ainsi qu'on appelle la connexion en Y-grec d'un stéthoscope. Les détendeurs pour bonbonne de butane portent d'ailleurs le même nom à présent aussi. 

 

D'accord, la couleur rouge des tubulures ne fait pas "d'époque",

mais les alternatives étaient mauves ou roses. A choisir ... 

 

 

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