PERPIGNAN A MOITIE VIDE

Fontaine Planes-Vila
Fontaine Planes-Vila

 

 

 

 

 

 

Hier, elle ne fonctionnait pas.

 

 

 

 

 

 

 

 

Je suis allé balader ma mère dans le centre de Perpignan hier, avec une étape à la librairie Torcatis - sous surveillance car elle aurait tendance à dilapider l'héritage dès qu'il s'agit de bouquins - et chez le cordonnier. N'étant pas le fils de ce dernier, ni Christine sa fille, nous aimons à être convenablement chaussés.

 

Il faisait beau temps, ce que n'atteste pas la photo. Hier, les 217 jets de la fontaine sur les allées Maillol étaient muets. Elle a coûté une fortune à la ville et dispose d'un matériel électronique qui nécessite tout un local technique en sous-sol . C'est une équipe d'ingénieurs de Barcelone qui est venue l'installer et il n'en existe que très peu d'aussi complexes au monde. Le budget de fonctionnement est important mais, lorsque le tout est en marche, c'est une féérie. 

 

Par contre, nous avons déambulé - plus exactement, j'ai poussé le fauteuil roulant - dans toute la partie commerçante de la cité, faisant même le détour par la cathédrale dont la flèche en métal ajouré brillait sous le soleil. Le Campo Santo, vide en dehors d'un trio d'adolescentes qui écoutaient du hip-hop sous le soleil, mais assises sur un enfeu, offrait son plus beau visage. Il doit faire bien bon reposer là, pour un maccha', sous les fesses arrondies de ces mignonnes jeunes filles.  Il n'en va pas de même du gisant du roi Sanch de Majorque - le seul de sa dynastie à avoir élu domicile à Perpignan: lui se gèle probablement le cul dans son sarcophage de marbre blanc, logé dans une des chapelles à la gauche de la nef de ce lieu de culte. Moi, c'est le buffet d'orgue qui me plaît, et le son de celui-ci. Majestueux. Je n'ai pas le sens du sacré mais les orgues d'église me paraissent si belles à entendre. Si un jour la grâce m'envahit, elle entrera par les oreilles. Peu de risque de devenir séro-positif. 

 

Nous avons aussi longé les quais de la Basse ... doucement. Cela nous a rappelé Jacques Deray qui mettait en présence (1971), outre quelques "grands" du cinéma français, Préboist en enfant de choeur vieillissant  et Castelli en vicaire, justement.

 

Enfin, l'ascenseur, identiquement le même que celui qui nous avait extraits du parking souterrain à la Dalle Arago, a englouti notre équipage, fermé ses portes et ... n'a ensuite plus daigné bouger. Le fauteuil a donc rejoint la malle par les escaliers. 

 

Deux incidentes: il n'y avait pas grand monde dans Perpignan, malgré les soldes (déjà les deuxièmes ou troisièmes démarques), malgré le beau soleil et nonobstant le fait que nous étions mercredi après-midi. En outre, même lorsque les trottoirs sont aménagés, un fauteuil non-électrifié se dépace très difficilement dans cette ville.

 

On découvre le paysage sous un autre angle ... au ras des dalles. 

 

 

 

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Comments: 1
  • #1

    Philippe Thysebaert (Thursday, 21 January 2016 17:20)

    ... en fauteuil roulant ou pas, la vie n'est-elle pas un ghymkhana ?!?...