LE BANQUET N'ETAIT PAS NON PLUS MEDIEVAL

Château de Villerouge-Terménès
Château de Villerouge-Terménès

 

 

 

 

 

 

Drôle d'ambiance,

au 13ème siècle,

dans le Terménès.

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce samedi, malgré le crachin, la petite fourgonette prit la route de Tuchan, puis celle de Termes. Nous nous étions proposés de 

faire un tour dans ce coin de l'Aude, à flanc de Corbières, de château fort en ruines en fortin déglingué, pour le plaisir des yeux.

Mais Christine n'aime pas la pluie, même fine, surtout lorsque celle-ci prend la forme, ou plutôt la température, de neige fondue / fondante, le slush des Britanniques. En plus, sa toison frise aussitôt qu'elle a séché. 

 

A peine arrivés au premier château, en parfait état de conservation et pour cause, nous dûmes la restaurer elle aussi - une excuse pour ne pas faire quelques enjambées dans ce temps instable. Une petite auberge nous prépara un curieux magret, coupé dans sa longueur. Je l'avais demandé à peine rosé et nous reçûmes des tranches effectivement quasiment encore crues au centre et grises sur les deux faces externes mais dont le gras, parfaitement froid et sanguinolent, n'avait pas été modifié du tout. Comment ont-ils fait cela? Le pichet - du gros carignan qui tache - fit un compagnon robuste. Enfin, la bûche au marron "du boulanger" assura que ma glycémie ne tomberait pas trop bas ... aucun risque.

 

En route pour la visite et là, surprise! A la fin des années '90, au siècle passé donc, Christine Ontivero avait organisé un voyage de presse pour des journalistes de divers pays européens, à la recherche des Corbières blancs, moins connus jadis que maintenant. Elle avait dispersé son petit monde dans pas mal de domaines possédant des chambres d'hôtes et nous avait rassemblés tous un soir pour un banquet médiéval ... dans ce même château. La "Rôtisserie" vous y sert de l'hypocras, puis vous met à table avec un tranchoir de pain comme assiette et vous apporte des mets fristouillés suivant des recettes "uit de tijd van toen", à base de produits du terroir assez relevés. Les costumes sont d'époque, la vaisselle a été copiée et on mange avec les doigts. Si vous aviez vu la tête d'un antique journaliste spécialisé, suisse de naissance, craignant de salir au retour les carrosseries de ses voitures de collection de la graisse qui, immanquablement, lui colerait encore aux doigts! La musique qui accompagnait le repas se voulait médiévale aussi: on entendit en effet très bien le tambourin! 

 

Cette fois, un gros 15 années plus tard, nous nous sommes contentés, Christine (Civale) et moi, de visiter la cour intérieure et puis de faire un large tour du bâtiment, par l'extérieur. Très bel état de conservation.

 

C'est à Villerouge que se termina l'épopée du catharisme.

Le dernier Parfait, Guilhem Bélibaste, y fut brûlé vif en 1321.

L'histoire ne dit pas si on l'avait arrosé d'hypocras auparavant. 

 

 

 

 

 

 

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