MERCI PAULETTE

Un "vin de GD", pour une fois
Un "vin de GD", pour une fois

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Où le mourvèdre rejoint la syrah

 

Où Espelette devient hongrois

 

Où Verdeyen rime avec Glüringen

 

Où ma fraise cuisine "à la basquaise"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Penfold's, une grosse machine australienne avec beaucoup de vins bodybuildés et quelques bouteilles qui me plaisent.

 

J'avais acheté une dizaine de celles-ci dans une enseigne qui réclame la part de sa crinière - non, Peugeot ne vend pas de vin - avant mon départ de Belgique. Ce "Bin 2" est assez fiable d'une année à l'autre: 10% de mourvèdre et le reste en shiraz "à l'australienne", mûre, fruitée et bien sûr boisée. Les raisins viennent de la Barossa, du Mc Laren Vale et de Padthaway, tandis que le bois est français et américain, avec de la vieille barrique pour le mourvèdre. 

 

Un bouchon en polymère noir a permis de conserver presque intact ce liquide (petit brunissement de la robe). Le plastique avait "séché" un peu (1998) mais le niveau était correct.

 

Tout y était: le fruit rouge de la syrah et le cuir (antiqué !) du mourvèdre, avec surtout une très belle suavité tannique. Un vrai vin de plouc, oumpapa et campagnard ... qui a fait merveille sur mon plat, très relevé. 

 

Le chasseur habile qui me fournit généreusement est aussi très joueur. En pays catalan, on pratique "la rifle", en français ou en catalan. C'est un loto /bingo où on achète des cartons sur lesquels il faut arriver à faire correspondre des numéros tirés au sort et annoncés bien fort. Quelle que soit la langue, notre fine gachette gagne presque toujours. Il gagne aussi à la belote mais cela m'intéresse moins. Les lots des rifles sont surtout alimentaires, et importants.

 

Un métier, une gachette, les jeux, les copains au café ... notre quidam n'a pas le temps de cuisiner, ni l'envie je crois. Qu'à cela ne tienne, échange tacite de bons procédés - il n'est pas calculateur et moi non plus - je lui file de temps à autre une bouteille (bonne), Christine lâche quelques confiseries ou douceurs maison et moi je cuisine une partie de ses gains pour nous, et une autre pour lui. En fait, une fraction termine aussi "chez les petites" d'1,73 m et 1,80 m respectivement. 

 

Ainsi, un poulet fermier ma foi fort goûteux avait disparu pour moitié sur nos assiettes au week-end. L'autre moitié - Christine préfère cuisses et ailes, que je lui laisse galamment - s'est transformée en "Poulet à la basquaise" hier soir.

 

Mon premier contact avec ce plat remonte à très loin. Mes parents avaient des amis parisiens (prof. de langues et hôtesse de l'air) dont les parents vivaient à Bayonne. Nous leur avions rendu visite - j'étais tout môme - et je m'étais fait royalement chier, d'autant que le riz aux poivrons ne me convenait pas, et que le "poivre rouge" me déplaisait aussi sur le poulet.

Mauvaise entrée en matière.

 

La deuxième rencontre fut meilleure. Au bahut, je restais prendre le repas de midi à la cantine. Le surveillant général n'en était autre que le Joseph dont je vous ai déjà parlé ici: ancien instituteur de mon frère, moustaches à la Lemmy Kilmister (mais pas le style général), directeur des classes de neige de l'établissement ... Je le salue bien bas aujourd'hui.

La cantinière n'était autre que sa femme, Paulette, qui nous a quittés mais dont le souvenir ne s'effacera pas.

 

Certains jours, le repas était ... moins à mon goût mais quand c'était "poulet basquaise", qu'est-ce qu'on s'en enfilait!

Merci Paulette. D'autres favoris étaient le "filet américain - frites" (un tartare généreux) et aussi le "rôti - ananas - croquettes de pommes de terre". Mon record perso: 24 croquettes! 

 

Hier soir, un peu de bouillon m'a permis de faire "mûrir" à petit feu des languettes de poivron rouge, tandis que le reste du légume avait été réduit en purée, additionné de concentré de tomate, de champignons de Paris en lamelles, d'un oignon émincé, d'un bouquet aromatique, de piment d'Espelette, de paprika doux de Hongrie, d'une pointe de vinaigre de la Coume Majou. J'y ai ensuite réchauffé le demi-poulet soigneusement désossé et ai accompagné le tout d'un riz long-grains cuit ferme et coloré au curcuma - je n'ai pas de sous pour le safran pour le moment.

 

Eh bien mes amis, le poulet "souvenir de Paulette", le petit rouge australien, Christine et moi avons passé un excellent moment

à table! 

 

Une excellente année 2016 à Joseph, Anne et Chantal,

ainsi qu'à tout leur petit monde, conjoints, enfants et animaux.

 

 

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Comments: 1
  • #1

    Anne (Tuesday, 29 December 2015 14:00)

    Grand merci de lui rendre hommage. Ce n'était que de l'amour. Elle nous manque beaucoup mais elle nous protège et elle est dans notre coeur. Bisous.