MAIS CETTE MACHINE DANS MA TÊTE

 

 

 

 

 

 

 

 

Cargo de nuit,

Tipp-ex,

TypeX,

Casterman,

Brijs,

Atlas,

Cunin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comprenez mon désarroi devant un tel charroi. Tout a commencé un matin, à la succursale de Coxyde de la librairie Standaard Boekhandel, celle-là même qui est tenue par le même propriétaire que celle de La Panne. Stel U voor

 

J'ai acquis "Een Engelenmaker", je ne sais plus sur quelle recommandation. Peut-être car je suis un engelenmakker?

Une révélation.

 

Christine ne lit pas le néerlandais. C'est fréquent chez une Héraultaise d'ascendance italienne ayant passé son enfance à la limite entre l'Aude et le Biterrois, puis toute sa vie dans le Riberal! Pourtant, il faut bien que je m'arrange pour qu'elle lise ce roman. 

 

Qu'à cela ne tienne, il est traduit: on connaît Brijs en France. Je saurai pourquoi par après.

 

J'ai ensuite lu "Arend" pour lequel il n'existe pas de traduction. Autre veine, mais très bon livre aussi. Je dirai que c'est de l'humour, mais on a le droit de ne pas me rejoindre sur cet avis.

 

Enfin Malherbe vint: "Post voor Mw Bromley"!  Là, la traduction a pris du temps, suffisamment pour que je contacte le traducteur attitré de M. Brijs. Il habitait à Bierges, ou quelque chose d'avoisinant. Pour le moment, devenu un "Brusseleîr", il s'est attelé à "Maan en zon". 

 

J'ai rencontré Daniel Cunin chez lui, un appartement avec vue imprenable sur l'avenue Molière. Je l'ai arrosé de questions pendant deux heures, ou peu s'en faut. Il m'a répondu avec patience, gentillesse et précision. Ce ne fut pas curiosité malsaine de ma part. Mon fils cadet est "traducteur-interprète", ainsi que sa compagne, et j'ai moi-même gagné trois sous comme cela quand j'étais étudiant. Après, j'ai même réalisé des traductions simultanées en cabine, lors de congrès scientifiques. On m'a dit que je me débrouillais bien.

 

Non, ce Français ayant étudié le droit, et puis seulement un peu de littérature néerlandaise si je suis bien informé, est venu au "flamand" car il avait visité les Pays-Bas où il s'était épris d'une indigène - cela m'est arrivé aussi lorsque j'avais 17 ans. Il a remis le couvert plusieurs fois et, de fil en aiguille, s'est approprié la langue de ses béguins.

 

"Da begint met een boontje, en het eindigt met den hielen bataclan."

 

Pourquoi traduit-on des auteurs néerlandophones en français? Mauvaise question à laquelle j'ai obtenu des réponses très pertinentes. Dans le cas de ce livre-ci, c'est Héloïse d'Ormesson - a-t-on de ses nouvelles ?* - qui se choisit une bonne dizaine d'ouvrages d'auteurs non-francophones par an pour sa propre maison d'édition. Comment en a-t-elle vent? Ca, 't is andere koffie. Et qui sont les lecteurs? En priorité: les conjoints de ressortissants hollandais vivant sur le sol français, à qui on souhaite - comme ce fut mon cas - faire découvrir les ouvrages.

 

Bref, to cut a long story short, au moment de partir, Daniel Cunin a eu la gentillesse de me faire cadeau d'une de ses traductions les plus originales: une BD d'un dessinateur hollandais ayant choisi Typex comme nom de plume (ou d'encreur), allusion sans doute à ces deciphers qui m'ont fait adorer Ian Fleming quand j'avais 10 ans (oui, oui). ou alors, de manière moins britannique, à l'allemande GmbH Tipp-ex, qui ne laisse aucune trace! 

 

Et c'est Casterman, maison tournaisienne à l'origine, puis Tintinesque, qui l'a édité. Le sujet: nul autre que Rembrandt van Rijn, oui, le GRAND "ren-bran" des Français. 

 

Merci à vous, maître Cunin, de m'avoir permis de faire partager ces plaisirs de lecture à Christine. Bravo pour la finesse de votre travail. Merci de m'avoir patiemment répondu: j'ai beaucoup appris sur votre métier en peu de temps.

 

On espère vous accueillir au domaine ... als het er ooit van komt

 

*: des nouvelles d'Héloïse, bien sûr! 

 

 

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Comments: 1
  • #1

    philippe Thysebaert (Monday, 28 December 2015 15:51)

    "den hielen bataclan" !?!... de hel oui, humour noir... dans un billet que seuls des Belges peuvent humer puis déguster.