BIJNA AAN DE ZENNE, HELEMAAL IN "MEULE'BEÎK" (PART ONE)

Yvan De Baets, explikêre mo gien flave proet!
Yvan De Baets, explikêre mo gien flave proet!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une visite très inattendue ...

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ik zij ûûk ne ket van Brussel, ne kiekefretter. Je suis né par hasard (et par les voies naturelles) dans la maternité la plus huppée de l'agglomération bruxelloise, de l'uterus de ma mère et des mains du docteur Ghislain (ULB). Ensuite, le film noir et blanc

(en super 8) de ma naissance - crevette de 2 kg 600, actuellement montée à 96 kg - a été montré à toute une génération d'étudiants en médecine pour qu'ils approuvent les bienfaits de la stratégie dite de "l'accouchement sans douleur", alors révolutionnaire et contraire aux saintes écritures. Le court métrage n'a pas transformé mon père en réalisateur célèbre, pourtant. Si, chez les musulmans fondamentalistes, tu tues le chien d'infidèle, chez les cathos radicaux par contre, la femme souffre et se déchire en donnant la vie. Le choix est bandant! 

 

Forcément, j'aime la bière, je bois de la bière, je connais un peu la bière. Ma génitrice, elle, a vu le jour en 1930 dans une chambrette du "Quartier Sénégalais" de Coxyde. Son accoucheur était le Dr Barbier, ami de James Ensor et de Permeke, puis plus tard de Paul Delvaux, que j'ai eu la chance de rencontrer. Tout cela se passait près de Poperinge et de West-Vleteren. Si je n'étais pas athée, je devrais forcément être affilié à l'Eglise Réformée, prédestination oblige.

 

Etudiant, il m'arrivait de tomber mon bac en une journée (24 bt de 25 cl). Feu mon père, lui - celui-là même qui fut le cameraman immortalisant ma venue dans ce bas monde - faisait passer les examens d'embauche aux salariés des chemins de fer vicinaux (Buurtspoorwegen) à Zuun. Ik peinz que Schepdaal n'était pas très loin. Et souvent, à la question de savoir s'ils buvaient, les candidats chauffeurs répondaient, avec bonhommie et honnêteté: "Mo nie, Menier den Doktoor: een bakske". Pour le bourgeois carabin comme pour le working-class heroe du Pajottenland, boire 6 litres de bière par jour ne signait pas un alcoolisme invétéré, mais simplement une santé dans la norme.

 

Pourtant, déchéance ou promotion, je suis devenu vigneron. A ce titre, mon ami de plus de 20 ans, Patrick Böttcher, m'a proposé de participer au salon à succès - mais on ne le savait pas à l'époque - qu'il met sur pied depuis deux ans: VINI BIRRE RIBELLI.

 

Je m'y considère comme un bouche-trou de luxe. Le microcosme du vin belge me connaissait un peu il y a quinze ans: je donnais le cours du soir - prestigieux malgré moi - d'oenologie au CERIA, ayant succédé à Robert Goffart (un peu mon modèle) qui fut le meilleur dégustateur belge en son temps, puis à Willy Bizet, l'acheteur vin des Ets Delhaize, lui même agronome diplômé de Gembloux, et enfin à Hamilcar Michiels, ophtalmologue comme ma mère. Mon collègue (et copain) au COOVI était Harry Deschepper et notre dirlo commun s'appelait Jef Bessemans. C'était le bon temps.

J'étais aussi un collaborateur actif de la revue In Vino Veritas et ami personnel de l'excellentissime Herwig Van Hove au sommet de sa gloire, le "Bekende Vlaming" par excellence, au même titre que Goedele Liekens, Armand Pien, Herman Brusselmans ou Fonske Wittebols. Il m'avait invité à plusieurs reprises sur les plateaux de la BRT, mais pas en même temps que Clouseau. 

 

Cependant, j'ai rejoint à présent l'anonymat total - c'est ma place préférée: on ne saurait être et avoir été.

Patrick a donc beaucoup de mérite à me maintenir parmi les participants à son salon.

 

J'ai rencontré là un couple improbable: lui est originaire d'Arcachon mais fut le sommelier d'un étoilé de Bruxelles au nom répétitif, qui possède un de mes vins à la carte, soit dit en passant. Elle est une descendante de Serbes, ou en tout cas d'habitants de Belgrade, et je l'ai découverte en train de bier tappen (tirer de la bière à la pression), grande jeune femme stylée au sourire engageant. Et la bière était bonne, en plus!

 

Le lundi matin, sous une "drache" nationale van de bovenste plank*, j'ai pris place dans l'autocar qui nous a conduits jusqu'au vieux cimetière de Molenbeek ... à quelques centaines de mètres de mon lieu de résidence! On visitait la Brasserie de la Senne.

 

J'y ai fait la connaissance d'un personnage hors du commun: Yvan De Baets.

Il ne le sait pas mais il m'a fortement impressionné.

Comme ce texte est déjà trop long

- c'est souvent comme cela quand je parle de moi !!!! -

je vous le présenterai dans un deuxième volet.

 

 

*: on pourrait traduire par "de première catégorie"


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