MIREIO

Joli bouquet, sous l'oeil indulgent de la fascinante Charlotte Rampling
Joli bouquet, sous l'oeil indulgent de la fascinante Charlotte Rampling

 

 

 

 

Mireille ...

Frédéric Mistral,

bien sûr;

Gounod,

déjà moins;

Dick Annegarn,

sûrement; 

et Georges,

le grand Georges,

par le petit 

Marcel Amont

interposé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Mireio, avec une désinence qui n'indique pas forcément le féminin dans les langues latines, mais je ne connais rien à l'occitan, évoque par obligation l'oeuvre qui a sans doute contribué à faire décerner le Prix Nobel de Littérature à Frédéric Mistral - sauf si les dates plombent mon soupçon. J'en possède depuis peu une édition bilingue juxtaposée - j'aime cet exercice - mais ne me suis pas encore décidé à m'y mettre sérieusement. J'ai les mémoires de Loanna, la biograhie de Benzema et le traité d'harmonie de Christine & the Queens à finir auparavant. 

 

Déjà, avec Gounod, ça se gâte. Je pourrais à la limite attendre Godot, mais pas Gounod; pas assez à ... becketter. 

 

Passons à Dick Annegarn. On lui pardonne d'être un "Kees"* grâce à la formidable manière dont il évoque BXL, et grâce à l'histoire de sa petite mouche dressée. Il y a un peu de Bashung en lui, et, plus près de nous (dans le temps et dans l'espace, je connais mes classiques), un peu du doux Davy Kilembé. Je l'aime beaucoup, celui-là. 

 

Et puis bien sûr, Georges nous évoquait la cane de Jeanne et donnait à Marcel Amont - mièvre mais non dépourvu d'une certaine légèreté - le "chapeau de Mireille". Conservons-le.

 

Jadis, quand Wittamer n'était pas encore chocolatier mais surtout la meilleure pâtisserie de BXL, et accessoirement un glacier sensationnel, on allait chercher ses "pralines" (lire: chocolats pour les Français) soit chez Mary à la rue Royale, soit chez "Corné de la Toison d'Or", dans les Galeries de la Reine. Je n'avais pas encore rencontré Pierre Marcolini, qui s'installera plus tard à Stockel avant de faire la carrière que l'on sait. Leur spécialité absolue: "Manon" et gianduja. Si les derniers sont à la pâte à tartiner Nu..... - un vilain mot qu'on ne prononce pas à table - ce que Jean-Sébastien Bach est à Daho, la manon est un délice absolu aussi. Imaginez une mousse (crême fraîche surtout) vanille-café au centre de laquelle un cerneau de noix bien frais prend beaucoup de place, entouré d'un glaçage couleur ivoire au café. Un delirium de délice. En marge, le même appareil mais aux parfums différents et aux couleurs correspondantes prenait le nom de Mireille à la vanille ou Mireille au chocolat. Je pense qu'ils ne contenaient pas de "fruit sec" au centre. Hélas, la maison, qui n'avait pas de succursale mais bien quelques autres points de vente (Galeries des Tongres, Toison d'Or effectivement ....), a fait faillite.

 

Et puis, notre Mireille à nous. Oh, nous ne la connaissons pas bien. Un ami nous l'a présentée tout là-haut, dans le Fenouillèdes, près de chez André et Mechteld. Native de Perpignan, ou pas loin, où elle fit ses classes, elle n'en possède guère l'accent. Dame, c'est qu'elle travaille en pays gabatch. Elle passe sa vie à farfouiller dans les archives de l'Aude.

 

Nous l'avons retrouvée - je crois qu'elle en est la secrétaire attitrée - dans notre association "Les Vieux cépages" et nous avons réellement sympathisé. Elle aime le vin et la bonne chère, elle fait preuve de beaucoup de finesse en tout et je crois que c'est une connaisseuse de l'âme humaine. Elle semble parfois un peu solitaire; par choix, par hasard, par force? 

 

Profitant lâchement de mon absence pour faire "un truc entre filles", Christine a donc convié Mireille à un tête-à-tête majolien dans notre salle-à-manger. Elles y ont bu ... de la Cuvée Civale et un peu de vendanges tardives alsaciennes. Ce que je comprends moins, ce sont les tubes de Hoyo de Monterrey dans le sac-poubelle à mon retour, les empreintes tailles 47 sur le paillasson, les "blisters" vides de Sustaron et les petites pillules bleues tombées sous la table. Oh, je ne suis pas jaloux, mais j'ai horreur qu'on salisse le linge de maison.

 

Plus sérieusement, car ces grandes filles se la jouent en fait "irréprochable", Mireille nous a offert un magnifique bouquet de lys, épanoui à mon retour. Les lys s'épanouissent toujours lorsque, tel Ulysse, je reviens au foyer; quand j'entre en lice en somme.

Pauvre Argos.

 

Merci Mireille.


*: "Kees" est une plaisanterie faisant allusion à la fois au prénom, très fréquent en Hollande, de Kees,

     et à l'importance culturelle et économique des "boules de fromage", "kaasbollen" ou "keesbollen" en patois

     dans ce pays.


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