RIEN A VOIR? PAS SI SÛR!

Mon Pochtron Ier et son duo de belles bouteilles
Mon Pochtron Ier et son duo de belles bouteilles








Pochtron est heureux,

qui siffla de tant belles bouteilles.

Son giron est à présent chaleureux,

empli à ras du jus de la treille.









A première vue, rien ne relie ces deux bouteilles. A première vue seulement. Tout d'abord, elles me ramènent au temps béni des "Amis du Vin". Nous ne le savions pas, Marc et Michel, William et Jean-Luc, ni même votre serviteur, mais nous vivions des temps heureux: rivalité (pas concurrence) et camaraderie, émulation, amitié. Un seul dénominateur: la passion du bon vin.


Philippe Cady et son épouse, des contacts de Michel Ingels, élaborent depuis toujours - le grand-père Cady en fait - des moelleux du Layon de qualité. Saint-Aubin-de-Luigné jouit de sa proximité avec la rivière pour bien se botrytiser. C'est l'homme et ses barriques qui fait le reste. Curieux sol que ces "varennes". On désigne ainsi une pédologie alluviale, qui sera tantôt sablonneuse, tantôt plus riche en argile. Je ne suis pas certain, douceur angevine et humidité atlantique aidant, que l'état sanitaire est facile à préserver, mais quand l'année est propice, voilà bien des vins doux de grande qualité, et de garde.


Le nôtre était un 1988. Il a perdu un peu de son bouquet de chenin et penche du côté "sucré". Mais l'équilibre est là, après 30 ans ou peu s'en faut. Je me prends à rêver d'une capsule à vis permettant la moitié du sulfitage! La barbe et le sourire du vigneron, la gentilllesse de son épouse ... que du bonheur! 


Robert Michel, qui jouit d'une retraite bien méritée, m'a énormément influencé. C'est sur son coteau que j'ai porté pour la première fois une machine à dos: j'étais BLEU en redescendant. Et c'est lui qui a lancé Thierry Allemand, l'homme qui fait aimer le vin "nature " aux plus sceptiques. Thierry ne sulfite pas, sauf quand il le faut absolument. Ce n'est chez lui pas un dogme, mais le résultat d'une observation minutieuse et d'une grande intelligence du métier. Respect.


Le millésime est celui de la naissance de la Loute, et le dernier d'une quadruplette de rêve dans le Rhône nord:

1988 - 1989 - 1990 -1991. La Geynale est la parcelle du coteau de Cornas qui dégèle le plus vite quand il y tombe de la neige. Vous avez compris? Oh, je ne vais pas embellir le tableau. Le parc à barriques n'était pas toujours impeccable et le choix des bouchons présentait des côtés ... erratiques. De même (1989 ou 1990?), j'ai vu du vin en pleine fermentation quitter les cuves (ouvertes pour certaines) et couler dans la "Grand' Rue". Pas des hectolitres mais un peu quand même. Par contre, combien de splendides flacons ... Le "pied de coteau", à boire dans les 3-4 ans, était friand, le "coteau" tout court construit mais parfois un peu rêche. Des bouteilles de "La Geynale", j'en ai eu de 8 millésimes au moins, de 1985 à 1994: que du bon, même 1987. 


Notre 1991 était suave, un peu animal au nez (on dit pudiquement "germes d'altération") mais avec des tannins si fins et beaucoup de gras en bouche. On lui a donné un coq faisan pour compagnon, "à la brabançonne".


Il ne faut pas garder son vin trop longtemps.

Mais quand de vieux flacons sifflent

et chantent si bien, leur air est fantastique.



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