EH BIEN SI, CE SONT MES OIGNONS !

Le turbot subit les derniers outrages
Le turbot subit les derniers outrages









Vous connaissez

tous la Loute,

un vocable

à double signification,

sorte de Janus du langage.













Il incarne ma fille préférée (et unique) d'une part et la cuvée du domaine comprenant 100 % de vieux carignan, qui lui est à jamais dédiée, d'autre part. Celle-ci commence à faire son chemin. 


La première, celle faite de chair et d’os et d’un peu de substance grise quand même, par atavisme, fait également son chemin.

Il ne passe pas par Damas pour le moment – tant mieux – mais nos routes se sont abondamment croisées avant-hier.

 

La Loute évolue dans le milieu de la restauration, de l’Horeca en général (« CHR » en France), depuis quelques années, après que l’école l’ait lâchement abandonnée, ou l’inverse. A présent, une structure appelée IFAPME, qui a installé un nouveau centre près de chez elle en plus, la forme de manière professionnelle aux métiers de bouche et de l’hôtellerie, en alternance avec son job de jour.


Elle fait partie de - je cite - "les apprenants". J'espère que parmi eux elle ne rencontrera pas de "mal-comprenant", car à la longue, ça lasse. 

 

Les instructeurs sont, si j’ai bien compris, de vrais professionnels issus de la vie active. Ils possèdent le plus souvent qui un hôtel, qui un restaurant, qui une brasserie et passent quelques soirées par mois à enseigner leur discipline à des adultes motivés.

 

Nous sommes donc partis – papa-taxi et papa-copain – rassembler le minimum de fournitures nécessaires à cet exercice. Vous pensez, voir ma fille le couvre-chef (à mi-chemin entre une charlotte et une toque) sur le crâne, le tablier autour des reins (petit-chef pour ne pas cacher entièrement ses attraits) ou encore en chemisier blanc (cintré mais pas trop, pour l’aisance) et pantalon fuseau noir ajusté, cela me plaît. Et choisir des couteaux (gamme modeste pour l’instant) m’a toujours emballé.

 

Mais ici ne s’arrête pas l’histoire. Lors de la réception pour les 20 ans d’existence de Pairi-Daiza, Eric Domb m’avait présenté à un entrepreneur belge qui possède notamment une firme de luminaires et d’éclairage haut-de-gamme à Jodoigne, mais également un domaine viticole de qualité. Il m’a conseillé d’aller manger chez Stéphane Lefebvre et sa compagne. Ce n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd mais l’occasion d’y emmener Virginie ne s’était pas encore présentée.

 

La fine bouche, euh pardon: fine mouche, m’avait déjà court-circuité. C’est un boy-friend qui l’y a invitée la première fois. Or, le hasard a voulu que la direction de l’établissement cherchait récemment à engager des stagiaires pour compléter son équipe, tandis que Virginie, elle, cherchait un premier stage officiel exigeant dans le cadre de sa formation. Elle a déjà beaucoup d’expérience d’établissements où le contact avec la clientèle est primordial et où il faut savoir « envoyer » mais elle n’a pas encore exercé dans un endroit « stylé ». Ils trouvèrent un accord rapidement mais je ne l’ai appris qu’avant-hier.

 

Voilà donc l’occasion rêvée !

 

Virginie a réservé une table à son nom, en se faisant reconnaître. Nous avons non pas « bien mangé », mais excellement bien mangé. La cuisine de ce Stéphane est soignée – bon, en même temps, chez un étoilé on s’y attend – mais surtout très construite et complexe. On en reparlera bientôt.

 

Cerise sur le gâteau, le chef est sorti spontanément nous saluer à la fin du repas – je n’avais rien demandé encore – et j’ai pu lui expliquer en quelques mots et mon CV succinct et mon bonheur de voir la Loute en apprentissage chez lui. Je sais qu’elle est dévouée et tenace, et qu’elle sait tenir sa place, mais je sais aussi qu’elle a son petit caractère. Il faudra donc qu’elle s’applique, qu’elle accepte les remontrances – il y en aura forcément – et qu’elle engrange de l’expérience. Moi qui suis plutôt un gros ours balourd, j’aimerais être une petite souris toute gentille pour observer cela.

 

Bon courage, Virginie : bosse, prends du plaisir en le faisant et surtout ... raconte-moi.

 

 

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