CHEZ SAÏDA PAS LOIN DU PORT

Christine, au déclencheur, a su saisir la houle
Christine, au déclencheur, a su saisir la houle













Bon, d'accord,

le jeu de mots 

était facile.
















Il n'empêche. C'est Saïda Hocini qui nous a accueillis sur le perron de la maison de maître (fin 19ème, début 20ème sans doute) que son mari et elle ont mutée en chambres d'hôtes, à l'entrée de Salin-de-Giraud. Nous connaissons tous les méfaits bien répartis de l'industrialisation façon Péchiney. Leurs usines ne sont pas des pullmans (drôle). Nous avons rencontré l'aluminium qui pollue l'Hypocras du côté de Tarascon-sur-Ariège. Ici, au bord du Grand Rhône, c'est la soude. 


Le groupe a attiré une foule bigarrée pour gagner sa croûte le long de l'étang: des Asiatiques, des Arméniens, des Turcs, des Grecs du Dodécanèse, des Espagnols ... On n'oubliera pas qu'Henry Merle a été suivi par Ernest Solvay, pour le bicarbonate; pas de minerai de fer ici, et donc pas d'Ethiopien. On sait en effet que si Solvay, c'est la soude; Haïlé, c'est l'acier.


Nous nous trouvons à un petit quart-d'heure de la Chassagnette, par le pneu, et la bâtisse est facile à trouver. La seule route qui mène à Salin rencontre des feux tricolores, éteints lors de notre passage. Vous les laissez derrière vous et prenez à droite dès que c'est possible. Vous pénétrez par un portique en fer au numéro 15 et c'est là. Le quartier est cossu, très différent du reste du bourg qui, comme Port Saint-Louis, a manifestement connu un développement important dans les années soixante, après certains "événements" qui se sont déroulés de l'autre côté du Mare Nostrum. Les Belges qui me lisent se demandent toujours pourquoi la clique à De Gaulle qualifiait une guerre d'indépendance "d'événements". Ceci permet, juridiquement, de ne pas respecter les clauses de la Convention de Genève portant sur la guerre et donc de pratiquer toutes les exactions "nécessaires" à la répression d'une guérilla d'indépendance. Notez que l'autre bord n'a pas été exempt d'atrocités non plus. 


Mais revenons à nos moutons, mène si l'Aïd a eu lieu il y a un petit mois. Si vous aimez les grandes demeures hautes de plafond, les murs blancs sobres agrémentés d'une simple moulure, les planchers et les escaliers en parquet fleurant l'encaustique, les grands radiateurs en fonte à l'ancienne et les serrures appliquées en métal imitation rouille, c'est ici qu'il faut descendre. Les literies sont parfaites et les moustiquaires omniprésentes rappellent que le delta du Rhône fut lontemps terre de paluds et donc à palu.


Moi, j'aime cette ambiance. Pourtant, mes éveils nocturnes font grincer les lattes sous mes pieds - qu'alliez-vous penser ? - et les interrupteurs font un petit "clic" au moment du déclic, dans la quiétude de la nuit. 


Sylvain et Saïda ont des enfants encore jeunes. Je les plains lorsque l'éveil de leur désir les amènera à "faire le mur" et, surtout, à rentrer en catimini le petit matin venu. Je crois que papa et maman le sauront ! Moi, j'assume à présent.


Après le petit-déjeuner - salle à manger très claire - nous avons fait route vers le bac qui permet de traverser le fleuve en direction de Port Saint-Louis. Oh, on n'a pas l'impression de quitter Kennacraig pour Port Askaig mais ça tangue vachement. Ca balance pas mal, en Camargue, ça balance aussi. J'ai pu me tenir à un pied de sémaphore mais Christine a eu du mal à garder l'horizon horizontal et le verticon vertical en prenant le cliché.


But we made it safely to the other bank in the end.




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