Nous avons rentré le carignan
qui devrait donner de la Loute.
Mais il ne faut pas vendre
les capsules de la cuvée
avant d'avoir vinifié la bête!
J'ai utilisé les raisins de la vieille parcelle (1922) au sommet de la Coume Majou et ceux du Rec d'en Fourtou. Problème: tout ensemble, on reste bien en-dessous de 10 hl de vin.
Ces deux vignes avaient vu le mildiou en 2014, pour la première fois dans l'histoire du domaine, mais un peu comme toutes les vignes situées le long de la route du col de la Dona sur ce millésime-là. Cette année, il n'y en a pas eu, ni quasiment d'oïdium (quelques grappes en bordure de vigne) mais il y a très peu de feuilles quand même et elles ont jauni très vite. A Fortou, je ne m'attendais pas à des miracles en volume, et il n'y en a pas eu (sécheresse extrême, avec une absence quasiment totale de précipitations sur ce secteur entre avril et maintenant). Par contre, à "la Loute", ce sont les sangliers (et quelques chevreuils) qui ont fait un véritable carnage ausssitôt que la syrah voisine a été cueillie. Cela ne se passe d'ordinaire pas comme cela. Mais le carignan est si savoureux cette année que ces brutes ont été tentées quand même. En dix jours, j'ai bien dû perdre 40 % des grappes.
Du coup, nous avons encuvé "à grappes entières", caisse par caisse, sans érafler. Ce n'était pas la peine de salir le matériel pour si peu, d'autant que le volume total, si réduit, aurait eu du mal à se faire propulser juqu'au bout par la vis sans fin de la pompe. Ensuite, j'ai foulé aux pieds cette vendange pendant un petit quart-d'heure, pour "préparer le terrain" à Justine, nièce de Christine âgée de seize ans qui possède les plus beaux yeux de tout l'Hérault. Mais il ne faut surtout pas le lui dire. Elle a fini le boulot.
J'ai décidé de lui donner un longue période de macération pré-fermentaire à froid et je la remonte souvent le long d'un drapeau fiché au beau milieu de la cuve, et dans lequel coule de l'eau qui sort à 3 degrés de la cuve tampon. Vous apercevez les tuyaux d'arrivée et de départ de l'eau à l'avant-plan de la photo. "Ca devrait le faire", comme on dit.
Nous devrions avoir un peu moins de degré que d'habitude sur cette cuvée (autour de 14 vol %) mais elle n'est pas encore totalement homogène. Par contre, le jus est délicieux.
Je croise les doigts et me ferais du souci, si j'étais l'ours en question.
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