CITATION

Cépages remis à l'honneur par 3 générations de Plageoles
Cépages remis à l'honneur par 3 générations de Plageoles








J'ai rencontré Eloi Dürrbach une première fois

dans le cadre d'un de ses contacts avec la presse belge,

vers le milieu des années '80.

Il était tout auréolé de la magie

de son Domaine de Trévallon 1983 rouge,

moitié cabernet sauvignon et moitié syrah,

en appellation "Baux de Provence",

un vin splendide.











Je me suis présenté au domaine à la fin septembre ou début octobre 1989 (ou 1990), après y avoir pris rendez-vous,  et une dame très aimable - c'était Floriane, je l'appris par après - et plutôt "joyeuse" m'a ouvert. Ils venaient de fêter la fin des vendanges, étaient effectivement "gais" et elle s'est excusée de m'avoir zappé, me proposant un rendez-vous le lendemain ou le surlendemain. La visite fut très intéressante et Telmo (le fils de la maison Remelluri, un excellent producteur de Rioja) pigeait le raisin chez eux, je m'en souviens très bien; il était en stage à Trévallon.

Mes contacts ultérieurs n'ont jamais donné lieu à aucun problème, si ce n'est l'augmentation sensible du prix du vin, qui m'a empêché de continuer à m'approvisionner. Il n'y a d'ailleurs aucune objection de ma part à ce qu'un cru de grande qualité adapte ses tarifs au succès obtenu sur le marché.


Je n'ai rencontré Robert Plageoles que plus tard, il me semble au moment où je collaborais déjà à In Vino Veritas (a partir de 1993 donc) et je n'ai fait que croiser Bernard, son fils. Mon dernier passage à Cahuzac remonte à deux ou trois ans, à l'improviste, après une visite chez notre fromagère préférée à Monclar. J'ai été reçu par un de leurs collaborateurs de confiance, qui démarrait d'ailleurs une petite cave particulière lui-même (en rouge surtout je crois) et l'accueil fut très aimable. Je leur ai acheté quelques cartons de vin blanc (en sec, en doux et en vin de voile).

Je ne sais rien des rapports que les deux familles entretiennent, à 232 km l'une de l'autre et sur des appellations qui ne sont pas des concurrentes directes. En outre, la catégorie de prix est très différente.


Pourquoi ce préambule?


C'est très simple: un "drame affreux" agite le microcosme du bon vin du sud de la France, au point que tout le monde y va de son petit commentaire, moi y compris. Suivez-moi.


Un magazine spécialisé de moyenne diffusion, aux illustrations très soignées mais aux articles un peu trop courts à mon goût

- c'est le lectorat qui veut cela - a publié une interview de M. Dürrbach à qui on prête des propos incisifs à l'encontre du

Domaine Plageoles. Je cite: "Tout est passé au Roundup". 


Je ne peux ni garantir ni infirmer l'exactitude de ce propos et ne connais pas le cadre dans lequel cela a été dit. Une autre saillie contre Haut-Brion y est également mentionnée. Là n'est pas mon intérêt.


Je voudrais d'abord souligner que le terme de Roundup en soi n'est pas une insulte, que beaucoup de monde s'en sert, et que j'en ai acheté moi-même en 2005 et 2006. Plus jamais depuis. Il s'agit d'une des marques du désherbant systémique glyphosate, un produit ayant un impact très négatif sur l'écologie, et pour longtemps. Je suis content que, dans notre "conscience collective", on l'assimile à présent à quelque chose "qui ne se fait pas" quand on est un agriculteur responsable. Il va de soi que le Domaine de la Coume Majou l'a totalement abandonné, ainsi que TOUS les autres désherbants d'ailleurs. Notez que nous ne réclamons pourtant aucune certification de quelqu'ordre que ce soit.


Mais voilà, le Domaine Plageoles père et fils revendique une agriculture biologique et est certifié bio. Personnellement, je n'émets aucun doute et n'éprouve aucun besoin de le vérifier. Je fais confiance à l'engagement de cette famille, qui est pour beaucoup dans le renouveau viticole de Gaillac et de sa région.


Alors quoi?

Il me semble que la journaliste avait au moins trois alternatives, et j'aurais choisi la première. Mais qui suis-je?

1) Tout d'abord, ne pas mentionner ce point, qui ne change en fait pas grand chose au contenu initial de son article.

2) Le faire préciser à M. Dürrbach, en insistant sur le caractère désobligeant d'une part, mais aussi potentiellement dangereux pour les deux domaines (incidence sur l'image de marque chez l'un, risque de suites en justice pour l'autre). Il nous arrive à tous - enfin, moi cela m'est déjà arrivé - de tenir dans le feu de l'action un propos un peu inconsidéré ou en tout cas qui dépasse notre pensée. Parfois, la dégustation "appuyée" de vin peut altérer un tout petit peu notre self-control.

3) Le replacer dans son contexte (que je ne connais pas), ce qui aurait - j'en suis convaincu - clarifié l'intention d'Eloi et sans doute adouci très fort sa portée.


Moi qui suis un adepte de la libre expression, je vous suggère donc une forme de ... censure, même si c'est de l'auto-censure.

Eh oui, la liberté que je prône passe aussi par la responsabilité. Même si c'est EXACTEMENT les termes utilisés, je pense qu'ils sont tellement susceptibles de créer un conflit qui n'a pas lieu d'être qu'il aurait fallu "mettre la pédale douce". En outre, la journaliste qui officiait est aussi la rédac'chef de la revue, donc le dernier garde-fou contre les dérapages.


Comment peut-on éviter ce genre de situation? En ne confiant plus rien aux journalistes , ou même en ne les accueillant plus chez soi. Mais, comme c'est le cas pour des vignerons dont la commercialisation exige une large audience publique, on se prive aussi de cette exposition, de cette "visibilité" comme on dit maintenant. Ou bien en étant TRES prudent dans ses propos.

Je me suis fait "piéger" moi-même plusieurs fois, alors que je suis un obscur et reçois très peu de visites de la part des médias. 

J'ai d'ailleurs décidé, aujourd'hui et suite à cela, de ne plus jamais rentrer en contact volontaire avec les journalistes, sorti de ceux qui sont des copains de longue date. Notez que cela ne changera pas grand chose: "Il ne faut pas quitter la scène quand on ne vous retient pas". 


Quelles seront les suites? Certaines sont déjà en cours mais j'ai mieux à faire que de m'en inquiéter (vendanges à suivre).


Il me paraît évident qu'il faut un "droit de réponse" illimité et sans censure à Bernard Plageoles.

Il serait "fair-play" qu'Eloi Dürrbach sorte un petit communiqué (sur le même média) qui contesterait l'exactitude du propos tenu, ou l'expliquerait, accompagné dans ce dernier cas de ses excuses si nécessaire. On ne torpille pas un collègue comme cela.

Et j'espère que le Domaine Plageoles ne va pas s'abaisser à faire appel à des baveux pour une action en justice.

Vous savez que la loi et moi ne sommes pas d'accord sur ce point. Le délit de diffamation fait partie des textes alors que pour moi il n'existe pas. La calomnie existe, et tant pis. Elle ne salit que le calomniateur. Il faut laisser pisser le mouton.


 

Bonne fin de week-end à tous. Je crois que je vais ouvrir ... un de ces trucs ce soir.

Ainsi, lorsque le liquide aura passé mes reins, j'éliminerai un peu

du glyphosate qui détruit notre planète.

C'est ma B.A. du week-end.



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