TAPAS OU PAS TAPAS

Ces "cuberdons" ne sont en fait pas des tapas
Ces "cuberdons" ne sont en fait pas des tapas






On va vous écrire 

un billet de blog

en deux temps.







Cette petite confiserie, typique de la Belgique et débordant parfois sur le sud de la Hollande et le Nord-Picardie, se compose essentiellement de sucre et de gomme arabique, aromatisés (framboise et autres fruits rouges). 


On pense qu'un curé brugeois ou bien un pharmacien gantois en seraient les inventeurs, au 19ème siècle. Le mélange est coulé dans des moules et ensuite passé au four, de telle manière que le centre reste gluant mais que la périphérie forme une croûte.


Les meilleurs sont fondants, très aromatiques et ... délicieusement écoeurants. Un vrai bonheur de diabétique!


La composition d'une production industrielle se décline ainsi: à base de gomme arabique, sucre, gélifiant, sirop de glucose, eau, gélatine, arôme framboise et colorants E120 (l'acide carminique provenant de la cochenille) ainsi que E153 (du charbon alimentaire , en fait).


Il ne s'agit pas de tapas à proprement parler, mais ma présentation visuelle pourrait le faire croire.


Ceci m'amène à la deuxième partie: la MODE des tapas. J'insiste, c'est de la mode dont je vais vous entretenir, pas des tapas  en elles-même. Toutefois, on rappelle brièvement  leur origine pour se mettre en train. Les aubergistes de la péninsule ibérique proposaient aux voyageurs, souvent illettrés (les deux catégories) des mets pour les restaurer à l'étape. Afin d'éviter les descriptions, on les disposait sur des couvercles de casserole ou de fait-tout, ou en tout cas l'équivalent d'alors. La "tapa" (couvercle) a subi une métonymie et la petite portion posée sur le couvercle a pris son nom.


En Andalousie, où ce mode de restauration est fort ancré et depuis longtemps, toute sorte de tapas traditionnelles (olives, pain à la tomate, anchois, jambon sec, petits encornets rissolés, moules persillade ou à la tomate ...) permettent de ne pas se griser trop vite de Jerez sur un estomac vide.


Les Barcelonais en ont fait une vitrine touristique génératrice d'espèces, en sophistiquant fort la chose (diversification et complication des recettes ou des produits entrant dans leur composition). 


Pour moi, quelques tapas (3 ou 4) avec un apéritif "appuyé" permettent d'attendre la suite, le sérieux, tout en sirotant ses premiers verres et en discutant ... le bout de gras justement. En Belgique, on propose des petits cubes de fromage d'Edam, des rondelles de collier d'Ardenne, des tranches de cervelas, des "caricoles", des radis bicolores, des oeufs de caille cuits durs ....


Oui mais voilà ... et ici je perds toute objectivité. Ce blog ne se pose pas en donneur de leçons. Il livre des chroniques honnêtes et sincères mais subjectives, des états d'âme réfléchis et des observations moqueuses sur mon environnement. Je suis un VC et je l'assume pleinement.


Les gens (qui?) délaissent un peu le restaurant traditionnel qui vous fait manger des plats, assis dans un fauteuil ou au moins sur une chaise assurant un minimum de stabilité et de confort, après avoir choisi votre menu ou en tout cas vous être remis entre les mains de personnes dont le métier et la formation consistent à vous faire manger, à vous nourrir, à vous procurer du plaisir et à vous satisfaire. Tout un programme. Souvent, la boisson va avec et sur le même mode.


Eh bien non, c'est du passé, cela.

On vous perche sur des tabourets de bar sans accoudoir et souvent sans dossier. Un seul avantage, tout le monde vous voit: les passants dans la rue et aussi ceux sur le trottoir si c'est en terrasse. Non, l'autre avantage est qu'on voit très bien les cuisses des filles, et même parfois au-delà. Et on vous sert, à votre choix ou sans vous demander votre avis, des portions tellement petites que le goût vous échappe, baignant dans des accompagnements indéfinissables mais où l'huile de mauvaise qualité joue en permanence le contrepoint quand elle ne livre pas un continuo. Et la boisson, toujours très branchée, arrive en cavalcade, un petit verre après l'autre, sans compter et confusément. Bien sûr, elle ajoute une touche de chou en train de cuire, de torchon vidé de sa viande et de coquetier mal relavé qui possède un "je ne sais quoi". Le service est confié à des étudiants sous-payés, peu motivés et invariablement tatoués. Le shit injecte leurs sclères et la blanche les fait renifler en permanence, mais on récupère ainsi une partie des maigres émoluments qu'on leur verse.


Tout le monde parle fort, de préférence sans écouter l'autre. Les tables - je devrais dire les guéridons ou les tabernacles - sont serrées les unes contre les autres et un convive sur deux fume dès lors que cela se passe sous un parasol. Au moment de l'addition, plus personne ne sait ce qu'il a eu, ce qu'il a bu, ni surtout ce qu'il avait voulu. Et personne n'est repu.


Pas pour moi. 

Je veux un restaurant,

avec un restaurateur, 

avec des serveurs,

avec une carte

ou au moins un

menu cohérent.

Et je veux du vin,

du bon vin.

Et puis je paie une addition,

pas forcément légère,

mais correspondant

à ce que j'ai consommé.



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