RECUEILLEMENT A CAIRANNE

 Madame Richaud
Madame Richaud

 

 

 

 

 

Je ne vais pas vous faire

le coup du "meilleur ami"

de la maison.

 

 

 

 

 

 

 

 

Je n'avais jamais rencontré Marcel Richaud, ni son épouse.

 

Mais, comme chez tout amateur de vin qui se respecte, Cairanne (et Rasteau) prennent une place importante dans mes préférences. Quand je collaborais encore à IVV, les deux dégustations importantes de Cairanne que la rédaction avait mises sur pied ont compté parmi les meilleures moments de notre panel. Et je pense qu'il en est allé de même pour une plus récente, ces 2-3 dernières années.

 

A Cairanne, une poignée de domaines donnent le ton parmi un grand nombre de collègues (malgré les 1.000 maigres habitants environ du village) de qualité, et la famille Richaud peu revendiquer le titre de primus inter pares. Chaque fois que Marcel Richaud donne une interview ou publie un avis, c'est sensé, réfléchi et posé, sans fanatisme.

 

Si je ne connais pas la famille - je pense qu'ils ont une fille d'un âge semblable à celui de ... "ma" Virginie - j'ai par contre croisé très souvent leur production, notamment grâce à la générosité de l'accueil de mes amis Druez, le William de ce blog et sa femme, qui ont construit une belle villa à Séguret, juste à côté.  La maturité est toujours au rendez-vous dans ces vins, le grenache domine souvent (mais quel grenache !), les syrahs sont excellentes et mourvèdre aussi bien que carignan sont utilisés à bon escient.

 

Je crois me souvenir de deux occasions particulières: l'une dans un restaurant au sommet du Castellet, où j'étais allé prendre le lunch en compagnie de Christine, de notre chèvrière préférée et d'Agnès Henry, la subtile vigneronne de La Tour du Bon qui nous accueille si libéralement dans son gîte - la chèvre, justement - à la morte saison. On avait bu un Cairanne de Richaud ensemble et c'était une sacrément bonne bouteille, en sacrément bonne compagnie aussi.

 

L'autre - sous réserve de me tromper - se déroule sous la tonnelle de la Petite Maison à Cucuron et il me semble que Camille, la sommelière et femme de confiance d'Eric Sapet, m'a suggéré ce Cairanne "haut de gamme" (les Estrambords) lors d'un de nos sensationnels repas au pied du Luberon. Il me semble bien que c'est cette fois-là.

 

On nous dit - je ne comprends pas la fausse pudeur qui empêche de parler des maladies relevant de la cancérologie - "qu'elle s'est battue longtemps". Je ne connaissais pas l'affection exacte dont elle souffrait mais Christine a lu qu'il s'agit d'une leucémie. Bien sûr, d'autres cancers sont fréquents aussi, mais les vignerons et leurs familles paient par ailleurs  un lourd tribut aux atteintes de l'estomac et du pancréas, suite aux assauts des produits phyto-sanitaires, et ce  depuis 50 ans au moins, même quand ce sont les autres qui s'en servent dans le voisinage. 

 

Cela n'a aucune importance: une maman qui s'en va, une compagne qui s'en va,

une collaboratrice de toujours qui s'en va, cela vous abat.

Pour la défunte, il nous reste les regrets.

A ceux qui restent, même si je ne les connais pas,

je présente toutes mes condoléances et souhaite tout

le courage du monde pour la campagne de vendanges à venir.

 


 

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