SIRENES REMISEES CHEZ JOB












Curieuses coïcidences de l'histoire:

j'avais photographié cette fontaine 

vendredi passé, après être ... passé

devant au moins cent fois, justement.
















Or, mes amis la montrent aujourd'hui sur les réseaux sociaux, ainsi que la Une d'un hebdomadaire animé par M. Paga, mentionné sans le nommer, au passage, dans mon billet du 13 août. Le titre au goût douteux vu le contexte, mais pas dénué de sens, pourrait trouver une réponse dans ce cliché: la mairie devrait faire astiquer ses cuivres.


J'ai en effet pu admirer d'autres clichés, pas si anciens, où cette oeuvre d'art "marque mieux" car l'airain de ses personnages est moins terni par le vert-de-gris.


On l'a installée à présent sur la Place Justin Bardou-Job - l'homme du papier à cigarettes - mais elle fut érigée en 1931 sur la Place Royale, puis on la déplaça vers la place de la République et ensuite dans le Jardin Terrus, pour tenir compagnie à son érable. C'est le maire de Perpignan (entre 1818 et 1827), Hippolyte Desprès, qui la commanda sur sa cassette propre "pour montrer son attachement à la ville". 


Trois sirènes ailées - la créature mythique de l'Antiquité est en effet une femme-oiseau et non la femme-poisson chantée par Brassens et représentée si souvent dans les mythes nordiques - de bronze soutiennent une vasque en marbre. Le tout se dresse au centre d'un bassin formant fontaine . L'ensemble, très baroque, est moyennement joli mais il me semble qu'un rien de rénovation, de l'huile de coude principalement, lui ferait du bien.


Pour ne pas mourir idiot, je me suis demandé d'où venait ce terme: "vert-de-gris". C'est - chacun le sait - un carbonate hydraté de cuivre, qui peut aussi contenir du chlorure de cuivre sur les bords de mer (comme à Coxyde où nous le connaissons bien). En fait, les Anciens fabriquaient un pigment gris-vert, le vert de Grèce, par l'action de vapeurs acétiques sur du cuivre. C'était alors bien sûr un acétate. Les moines copistes du Moyen Âge s'en servent pour leurs enluminures ... mais il attaque le parchemin.  A la Renaissance, on le mélange à de la térébenthine pour le rendre moindre corrosif. Toxique, comme tous les métaux lourds, on l'abandonne au XIXème siècle. Il n'y a plus que le codex des ... agriculteurs bio pour encourager l'usage intensif de sels de cuivre. Mais ceci est une autre histoire.


Vous comprenez maintenant pourquoi la mairie de Perpignan

ne demande pas au personnel chargé de la voirie

de mettre un "petit coup de frotte".



Write a comment

Comments: 0