DEUX ANECDOTES AUJOURD'HUI

Cuvée Reliefs 2013, CDRV
Cuvée Reliefs 2013, CDRV











Si j'étais un "bon commerçant", 

jamais je ne vanterais sur mon blog

l'excellence de la bouteille

d'un "concurrent".

Si j'étais un "bon commerçant",

jamais je ne prendrais

un rendez-vous que 

je ne peux pas tenir.













Est-ce si sûr?


1.

François, car c'est son prénom, m'a rapporté des objets dans une bourse - on dit un "sac" en Belgique - qui contenait un cadeau de la part d'un couple de vignerons qui ne me connaissent quasiment pas. Moi, je ne connais d'eux que ce que la vox populi rapporte, et c'est presque toujours élogieux, et aussi ce que j'ai pu déguster dans leur gamme. Jusqu'à présent, tout m'a plu. Et pourtant, sans être une prima donna, je suis difficile en matière de vin. Je pense que le vin me fait plaisir dès qu'il a atteint un niveau x de qualité et que je ne cherche pas l'élitisme, mais ce seuil est élevé. En deçà, je m'en passe facilement.


J'ai donc découvert cette cuvée de Stéphane et Marjorie - ce sont aussi leurs prénoms - et l'ai ouverte deux jours plus tard, rafraîchie.

- "C'est un vin du sud, dit Christine, avec du grenache, et c'est pas l' tien".

- "Il y a du grenache dedans, que j'y réponds, mais une bonne dose de carignan aussi".


Nous avons beaucoup apprécié la robe soutenue et brillante, le nez de fruits rouges mais aussi de pruneau et d'encre de Chine, puis la bouche dense aux tannins soyeux. En fait, ce vin tout jeune pourra se garder mais il procure (côtes d'agneau sur le grill, haricots sautés, gratin dauphinois de mona-lisas) déjà beaucoup de plaisir: aucune aspérité. J'ai largement fluté la bouteille. 


Trois remarques: (i) merci aux collègues de m'avoir fait découvrir cela; (ii) les "bons" villages d'Alsace sont ceux où des dizaines de vignerons habitent l'un à côté de l'autre et vendent leur vin dans la même rue, en n'empêchant pas la clientèle de circuler et d'aller déguster chez le voisin; (iii) je ne considère pas que le "Roc des Anges", à la réputation bien établie et de taille très respectable, soit à quelque titre que ce soit un rival commercial.


Il me semble donc qu'il n'y a pas de raison de cacher le bon vin d'un autre, dès lors que nous tirons sur la même corde. 


2.

François, c'est aussi son prénom mais il s'agit d'un autre personnage, me téléphone pour passer au domaine mercredi prochain, avec des amis. OK, le 20 août vers 17 h me convient parfaitement ... 


Sauf que, quelques instants plus tard, je me rends compte que mercredi nous sommes en fait le 19 et que, n'étant pas doué d'une ubiquité très efficace, je lui ferai faux-bond. Comme je suis bavard, j'ai appris de sa bouche que notre ami séjournait à Banyuls pour quelques jours et qu'il allait manger à plusieurs endroits que je fréquente, ayant réservé des tables dans la région avant son passage à la maison. Comme le bavard que je suis n'affectionne pas les gadgets de la bureautique, je ne peux pas revenir sur le numéro du portable avec lequel il m'a appelé. Mon combiné - on disait comme cela avant - ne possède aucune fonction sophistiquée. J'ai donc contacté l'un après l'autre les restaurateurs qui allaient l'accueillir pour annuler NOTRE rendez-vous. Mais je tenais à le prévenir avec plus d'avance. Et là, là, ma "bavardise" m'a bien servi. Un de ses futurs hôtes m'a lancé: "Essayez chez sa soeur, elle a un domaine vers le Lot".


Une heure plus tard, même pas, l'affaire était dans le sac. Admirez le cheminement: un RV pris, et beaucoup de détails sans rapport appris; ensuite un quidam qui ne connaît pas notre homme mais qui sait par contre que celui-ci est l'ami de son frère à lui. Et il sait aussi que cet ami de son frère possède une soeur, qui est elle-même propriétaire d'une exploitation dont il connaît le nom. Me voilà sauvé.


Régis Laspalès en aurait fait un sketch. 


Palpitante, ma vie, non? 



PS: Vous pouvez vous moquer de moi mais au moins François n'aura pas poiroté devant ma porte.




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Comments: 1
  • #1

    michel (Monday, 17 August 2015 22:35)

    Trop fort ce Luc!!!