NE PAS SOUS-ESTIMER VIRGIWITCH OU "LES POUVOIRS DE POCA"

Après le nuit du 23 juin, Hall Baudouin 1er (Jodoigne)
Après le nuit du 23 juin, Hall Baudouin 1er (Jodoigne)

 

 

 

Courageusement,

Léon ouvre la

boîte de Pandore.

 

 

 

 

 

 

 

Les circonstances climatiques ont été exceptionnelles sur le centre de la Belgique en fin de journée le 23 juin 2016.

Arbres déracinés, toitures soufflées, routes bloquées; même l'E40 a dû être interrompue. On m'a dit que la machine à faire du moléculaire s'était même emballée dans un restaurant prestigieux en pays de Refail, c'est vous dire. L'espuma s'est figé en pommade, le sabayon a tourné en purée et le hachis est devenu gâchis.

 

Plus loin, au littoral, ma mère (86 ans) décrivait son environnement: " Jamais je n'avais vu autant d'eau tomber du ciel; des baignoires entières." C'est vrai qu'elle avait déjà descendu pas mal de Müller-Thurgau à ce moment-là, mais je tiens toutefois son témoignage pour recevable.

 

En fait, la météo a bon dos. Trois semaines après ces événements spectaculaires, je me sens le devoir de vous raconter la vérité.

C'est vrai que le Hall Baudouin 1er (un nom curieux pour une salle omnisport mais on a bien rebaptisé ainsi le stade du Heysel à Laeken) de Jodoigne a été détruit presque entièrement, comme le montre la photo.

 

C'est là que Virginie exerçait depuis deux ans ses activités culinaires et barmaidistiques. Tantôt elle vous préparait un délicieux sandwich, tantôt elle mettait la dernière main à la "petite restauration". Parfois même, elle vous servait "un demi" ou un soda. Et ce, à la satisfaction générale ou presque: son employeur (le gérant de la cafét'), les nombreux sportifs qui exercaient là dans les différentes disciplines, les visiteurs ou supporters et tous les ladauds de passage.

 

Oui mais voilà, notre serveuse a également fait un stage dans une maison huppée de la région, où sa présence engagée et dynamique a été très appréciée. Elle s'est ensuite portée volontaire pour aller parfaire ses techniques de cuisinière au sein de l'équipe d'un important traiteur du sud de la France, pendant toute l'interruption estivale. A la rentrée, un contrat intéressant l'attend au pays.

 

Ne pouvant cumuler tout ceci, elle a présenté sa démission à la halle des sports et ... all Hell broke loose comme disent les nationaux du Brexit. 

 

Et là, même ma source d'information, pourtant proche et fiable, se trouble.

 

D'aucuns affiment que ses anciens clients, dépités de perdre le commerce d'une si accorde vivandière, auraient saccagé l'établissement de fond en comble. Bien sûr, voulant éviter une émeute, les autorités ont camouflé ce dépit en caprice de la météo. Les autorités de la communauté wallonne n'aiment pas présenter une image si sauvage de leur population. Et les adeptes de M. Dewever n'ont pas osé enflammer la Flandre après une telle monstruosité: c'est trop tôt, estiment-ils.

 

Il existe une alternative: le départ de la demoiselle a été reçu avec peu d'enthousiasme et peut-être même un rien de mesquinerie, alors que sa bonne foi à elle était totale. Et des forces supérieures, dont elle seule connaît les engrenages, se sont mises en branle, soufflant la structure en guise de protestation. Il faudra que je monte aux Ninouninettes pour en parler à notre druidesse favorite, Célia Bouchard. 

 

Que ceci serve d'avertissement aux fâcheux:

quand vous cherchez des muises* à la Loute,

le petit monde de là-bas met tous vos plans en déroute.

 

* variante: des noises

 

 

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