Dino Buzzati place
le cadre de son
Deserto dei Tartari
dans un fort dressé
face à l'Empire du nord.
... d'où l'ennemi viendra, qui me fera héros!
C'est tout à fait l'atmosphère de ce fortin du bout extrême de la Tarentaise. Nous l'avons rejoint depuis La Rosière en empruntant différentes pistes qui finissent par conduire au télésiège du Roc Noir. Christine et sa fille ont d'abord pris une remontée mécanique au départ de la station, puis un chemin préparé pour les "piétons" (en raquettes) directement jusqu'à l'édifice. Son accès est interdit pour le moment car il menace ruine, mais il existerait des projets de reprise pour en faire un site visitable. Les filles nous ont amené le pique-nique "hors sac".
C'est la maison de Savoie qui édifia un premier bâtiment militaire ici en 1630, le Fort Traverset. Il fut détruit pendant la révolution et un nouveau fort fut construit après le rattachement de la Savoie (1860), par l'armée française cette fois. On est alors en 1892 et on veut se prémunir contre des velléités d'invasion italiennes. On l'appelle le "Fort de la Redoute Ruinée", en souvenir de l'ancien ouvrage détruit. Il surveille en fait le Col de la Traversette et la Combe des moulins, mais permet aussi de tenir à l'oeil le Petit Saint-Bernard en contrebas.
Pendant la seconde guerre mondiale, il fut le théâtre d'âpres combats entre les Transalpins et les Cisalpins.
Le 17 décembre 2015 fera date dans l'histoire du lieu: nous avons pris notre lunch sur un petit éperon rocheux à la face ouest du bâtiment, là où le regard embrasse tout le massif du Mont Blanc d'un côté, et toute la Tarentaise de l'autre, avec vue imprenable sur le barrage du lac de retenue à Tignes, les hauteurs de Val d'isère, le mont Pourri et l'Aiguille Rouge des Arcs, ainsi que La Plagne dans le fond.
Nice !
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